L’assaut donné par les forces de sécurité syriennes pour maîtriser une mutinerie dans la prison de Hama (ouest de la Syrie) a échoué, a rapporté samedi 7 mai l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les 875 détenus politiques qui retiennent dix gardiens en otage « poursuivaient leur mutinerie samedi », a précisé l’OSDH. « La tension restait très palpable samedi, et les forces de sécurité se trouvent toujours à l’intérieur de la prison mais hors des geôles », a ajouté Rami Abdel-Rahmane, directeur de l’OSDH.

Des militants de la ville de Hama en contact avec des prisonniers ont confié vendredi au Monde que les forces de sécurité du régime ont attaqué la prison, théâtre d’une mutinerie après l’annonce du transfèrement de cinq condamnés à mort vers la prison de Saidnaya, au nord de Damas, où de nombreuses mises à mort de détenu ont été recensées, d’après l’ONG. Les bâtiments sont depuis lundi contrôlés par les 875 détenus politiques, dont 40 condamnés à mort, qui y sont enfermés (sur plus de 1 200 prisonniers).

« Empêcher un massacre imminent »

Le Haut Comité des négociations (HCN), qui réunit les principaux groupes rebelles et de l’opposition, a appelé tôt vendredi les organisations internationales « à intervenir pour empêcher un massacre imminent » des détenus dans la prison. Le HCN a aussi exhorté la communauté internationale à « assumer ses responsabilités et empêcher des représailles du régime à l’encontre des détenus ». Le ministère des affaires étrangères de la France a appelé les alliés de Damas à faire pression « pour éviter un nouveau massacre en Syrie ». L’Organisation des Nations unies a également fait part de sa préoccupation.

Une tentative de révolte avait eu lieu en août ; les résidents s’étaient soulevés pour protester contre leurs conditions de détention et la sévérité des peines, les vexations, la brutalité et les humiliations qu’ils subissent. Mais la révolte avait été contenue, et les détenus n’étaient pas parvenus à prendre le contrôle de la prison, comme c’est le cas aujourd’hui.