• C’EST ATTENDU :

En ce vendredi 13 mai, la deuxième journée de la compétition cannoise est placée sous le signe de la lutte des classes, avec la projection de Ma Loute, du Français Bruno Dumont, qui confronte une famille bourgeoise incestueuse à un clan de pêcheurs cannibales, et de Moi, Daniel Blake, du Britannique Ken Loach, qui filme le parcours tragique d’un ouvrier privé de travail et de ressources.

Nos journalistes Jacques Mandelbaum et Olivier Clairouin ont suivi toutes les étapes du tournage du film de Bruno Dumont, deux ans durant. Ce reportage au long cours est à découvrir dans notre grand format « Les carnets de route de Ma Loute » (en six volets).

Lire le récit (dans le magazine « M ») : Bruno Dumont, les prolos et les aristos
  • C’EST CRITIQUÉ :

« Qui aurait parié, il y a trois ans, que Bruno Dumont deviendrait l’auteur de l’un des films les plus déglingués de l’histoire de la compétition cannoise ? » Dans sa critique de Ma Loute (en compétition), Isabelle Regnier savoure cette « grosse marmite où le mélo le dispute au burlesque, le gore au polar, la majesté des paysages au grotesque des personnages ».

Thomas Sotinel salue le retour de Ken Loach avec Moi, Daniel Blake (en compétition). Le « vieux cinéaste socialiste » sort, à 80 ans, de sa retraite, avec une « rage impatiente » : « Ce que Ken Loach démontre avec rigueur et énergie, c’est que le retour aux idées victoriennes (la pauvreté est un péché, elle se corrige par la discipline, entre autres) amène le retour des drames du temps d’Oliver Twist. »

C’est un écho au mouvement Nuit debout et à Pier Paolo Pasolini, autre marxiste notoire, que décèle Isabelle Regnier dans Rester vertical (en compétition), d’Alain Guiraudie : « Les loups menacent, ils avancent en meute, et Guiraudie prend cette idée au pied de la lettre. Dans un final fabuleux, on voit ainsi que face à ces bêtes sauvages il n’y a guère qu’une attitude qui soit tenable : se tenir debout, bandant, en vie, la tête haute. Rester vertical. »

Par ailleurs, les deux sections parallèles du Festival de Cannes, la Quinzaine des réalisateurs et la Semaine de la critique, pratiquent le grand écart pour leur film d’ouverture, comme l’explique Thomas Sotinel dans une critique croisée de Fais de beaux rêves, tragédie nostalgique du maestro Marco Bellocchio, et de Victoria, comédie enjouée de la prometteuse Justine Triet.

  • C’EST DIT :

« Bruno Dumont… Ce mot à lui seul : brrrrrunodumont… », cabotine Fabrice Luchini dans une rencontre autour de son expérience de tournage avec le réalisateur de Ma Loute. « Si tu as peur d’être ridicule, de perdre tes repères, il ne faut pas aller chez Dumont. Si tu veux être aimé de manière conventionnelle, tu vas être très malheureux », poursuit l’acteur.

De peur, il est aussi question dans notre entretien avec Alain Guiraudie, le réalisateur de Rester vertical (en compétition). Interrogé sur sa représentation du sexe féminin, il déclare : « C’est une question de peur. C’est le “continent noir”, comme disait Freud, l’inconnu, le loup ! Le sexe féminin, je voulais le voir de plus près… Le montrer comme objet de désir, puis comme endroit de la maternité, lorsque la femme accouche. »

  • C’EST CHRONIQUÉ :

« On vient d’arriver chez Agnès B, le directeur propose : “Vous voulez du champagne, les enfants ?” (…) Dans la cabine d’essayage, Brandon a délicatement caché sa coupe de champagne, à peine touchée, pour ne pas peiner le directeur. Il y a goûté pour la première fois. “Je suis plutôt vodka.” Et Raph : “Il y aura de la bière à la soirée ?” » Dans Red Carpet, sa chronique quotidienne sur les coulisses de la Croisette, Florence Aubenas raconte l’arrivée, de Calais à Cannes, de l’équipe du film de Bruno Dumont.

  • C’EST VU :

« Tapis rouge », un dessin de Micaël publié sur le blog L’Air du temps. | MICAËL

  • C’EST EN BOÎTE :

"Ma Loute", bordel réjouissant ou comédie trop caricaturale ?
Durée : 03:12

  • C’EST TWITTÉ :

C’est son premier bal : la fille de Vanessa Paradis et Johnny Depp, Lily-Rose Depp, âgée de 16 ans, monte enfin les marches en tant qu’actrice, occasionnant tout un ballet de flashs et d’apostrophes. Elle tient un petit rôle dans le premier long-métrage de Stéphanie Di Giusto, La Danseuse, au côté de Soko et Mélanie Thierry, projeté dans la section Un certain regard.