De gauche à droite : Adam Driver, Golshifteh Farahani et le réalisateur Jim Jarmusch lors de la présentation du film « Paterson » au 69e Festival de Cannes, le 16 mai 2016. | ERIC GAILLARD/REUTERS

  • C’EST ATTENDU :

L’onomastique est la science des noms propres, nous rappellent les meilleurs dictionnaires. Et c’est bien à une leçon d’onomastique que sont conviés les festivaliers, pour débuter la seconde semaine de compétition, en ce lundi de Pentecôte.

Les deux films américains qui se font face, Loving, de Jeff Nichols, et Paterson, de Jim Jarmusch, doivent en effet leurs titres au patronyme de leurs personnages principaux : le couple mixte formé par Mildred et Richard Loving dans l’Amérique ségrégationniste des années 1950-1960, dont l’histoire vraie est relatée par Jeff Nichols ; le chauffeur de bus fictif, et poète à ses heures perdues, Paterson – qui vit à Paterson, ville bien réelle du New Jersey – inventé par Jim Jarmusch et interprété par Adam Driver (au nom prédestiné).

  • C’EST CRITIQUÉ :

Zoom arrière sur les deux films en compétition, dimanche 15 mai : Mal de pierres, de la Française Nicole Garcia, et American Honey, de la Britannique Andrea Arnold, qui n’ont guère suscité l’enthousiasme de nos critiques.

Pour Thomas Sotinel : « S’appuyant sur un roman de Milena Agus (2006) originellement situé en Sardaigne, Nicole Garcia navigue entre les écueils que ce type de récit fait surgir sur la route d’un metteur en scène. La réalisatrice de Place Vendôme (1998) a choisi la méthode la plus classique qui consiste à s’appuyer d’abord sur les acteurs. » Si Marion Cotillard, dans le rôle principal, « joue toujours avec les paroxysmes », le film échappe « peu à peu aux clichés de la romance, pour glisser du côté de l’incertitude ».

Quant à Isabelle Regnier, elle voit dans American Honey, road-movie autour d’une bande de jeunes marginaux sillonnant le Texas et le Kansas pour vendre des abonnements de magazines, le « premier bug dans une compétition cannoise dont la tenue s’avère, depuis le premier jour, assez éblouissante ». Selon elle, sa projection « a constitué une épreuve difficile pour des festivaliers, un peu vite transformés en enfants gâtés. Les deux heures quarante-deux de ce road-movie sans âme, lisse comme une traînée de gloss, semblaient ne jamais devoir finir. »

Et d’expliquer : « Habituée de la compétition, où elle a présenté ses trois premiers longs-métrages (Red Road, 2006, Fish Tank, 2009, Les Hauts de Hurlevent, 2011), la Britannique Andrea Arnold s’est offert, comme se doit aujourd’hui de le faire tout cinéaste sélectionné à Cannes qui se respecte, son “film américain”. Et comme c’est souvent le cas de ceux qui s’y risquent, le résultat donne l’impression qu’elle a lâché les commandes en route. »

  • C’EST DIT :

« Un goéland qui vient prendre l’entrecôte du client, oui, ça s’est vu. Et d’autres qui viennent picorer les cacahuètes, ou autre chose, ça s’est vu », a déclaré le directeur général de l’hôtel Martinez, Alessandro Cresta, à l’AFP. C’est pour cette raison que l’un des grands palaces de la Croisette a fait appel cette année à un escadron de rapaces – cinq buses de Harris –, afin de protéger ses terrasses des goélands qui piochent dans les assiettes.

Les rapaces sont « envoyés en attaque contre les goélands. La journée, lors des petits-déjeuners, déjeuners et dîners, on est en surveillance pour qu’aucun goéland ne vienne se poser sur les tables », explique Christophe Puzin, fauconnier professionnel. Mais d’après lui, il n’y a « aucun risque qu’un des oiseaux de fauconnerie attaque ou agresse un être humain, parce que pour eux, on est quand même leurs amis, on les nourrit, on prend soin d’eux ».

  • C’EST VU :
  • C’EST EN BOÎTE :

Cannes 2016 : Jeff Nichols présente un biopic politique et intime
Durée : 04:20

  • C’EST TWEETÉ :
Lire la gazette de la Croisette #5 : Courgette, navet, miel et crachat dans la soupe