« Le monde est plus interconnecté que jamais. […] Construire des murs n’y changera rien », a déclaré le président Obama. | MIKE THEILER / REUTERS

Lors d’une cérémonie de remise des diplômes à l’université Rutgers, dans le New Jersey, le président américain Barack Obama s’est livré, dimanche, à une critique en règle du populisme du candidat républicain à sa succession, Donald Trump, sans toutefois le nommer.

Barack Obama a enjoint aux étudiants de ne pas regretter un hypothétique âge d’or américain, estimant que « le bon vieux temps n’était pas si bon » et citant les discriminations raciales, la pauvreté ou la place des femmes dans la société.

« Le monde est plus interconnecté que jamais », a aussi déclaré le président Obama. « Construire des murs n’y changera rien », a-t-il ajouté, se moquant ainsi de la proposition de Donald Trump d’étendre le mur, déjà présent par endroits, à la frontière avec le Mexique.

Sans jamais prononcer le nom du républicain, Barack Obama a noté qu’aucun mur ne pourrait arrêter les épidémies de Zika ou d’Ebola ni ne résoudrait les problèmes de compétitivité liés à la mondialisation.

« Cela ne dopera pas notre économie ni n’améliorera notre sécurité. Isoler, ou dénigrer les musulmans, ou suggérer qu’ils soient traités différemment aux frontières, cela va à l’encontre non seulement de nos valeurs, mais de ce que nous sommes. […] Cela contredit le fait que notre croissance, nos innovations, notre dynamisme aient toujours été nourris par notre capacité à attirer les meilleurs des quatre coins de la planète. »

Le président américain a ensuite dénoncé, dans une référence claire à Donald Trump, les hommes politiques qui rejettent, selon lui, au nom du politiquement correct, la science et la raison.

« En politique comme dans la vie, l’ignorance n’est pas une vertu […] Ce n’est pas cool de ne pas savoir de quoi vous parlez. Cela n’a rien à voir avec être franc ou dire la vérité, ou lutter contre le politiquement correct. C’est juste que vous ne savez pas ce que vous dites. »

Vêtu d’une toge rouge et noir, Barack Obama a aussi critiqué les étudiants qui, en 2014, avaient protesté et fait annuler la venue de la républicaine Condoleezza Rice, l’ex-conseillère à la sécurité nationale du président George W. Bush, en raison de sa position ouvertement en faveur de la guerre d’Irak et son rôle dans le déclenchement de celle-ci, en 2003.

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« Il est à mon avis malavisé de croire que cette communauté ou ce pays ne puisse rien tirer de son intervention, et qu’il soit bénéfique de ne pas lui donner la parole. »