La Cour des comptes épingle la faible productivité des guichetiers de La Poste. | AFP/BERTRAND GUAY

Dans un référé concernant La Poste, rendu public mardi 10 mai, la Cour des comptes met en cause notamment la productivité de ses agents au guichet. « La Poste n’a (…) pas encore pris la pleine mesure des évolutions qui obligent à repenser ses modes de relation avec le client », affirment les magistrats de la Rue Cambon dans ce document, remis le 25 février au gouvernement.

Premier constat mis en avant par la Cour des comptes : l’activité des guichetiers a baissé de 25 % entre 2009 et 2014, alors que la baisse des charges opérationnelle n’atteint que 8,9 % sur la même période. « Si bien que la productivité des agents au guichet s’est dégradée », selon le rapport. Ainsi, en 2014, sur 9 574 bureaux de poste, 173 bureaux en ville et 992 en zone rurale étaient considérés comme « à très faible activité ».

Et la tendance ne peut « que s’amplifier », estime la Cour des comptes, « les activités autrefois concentrées dans les bureaux de poste » pouvant désormais « emprunter d’autres canaux », par exemple Internet pour certains services ou les points relais pour les colis.

A l’heure du déjeuner, le soir ou le week-end

Dans les zones urbaines, les magistrats préconisent donc « d’accélérer le processus d’externalisation des bureaux de poste » et de définir des horaires d’ouverture mieux adaptés à la ville, à l’heure du déjeuner, le soir ou le week-end par exemple.

Pour les zones rurales où « les coûts fixes sont sans commune mesure avec l’activité », il est « indispensable », selon les magistrats, que l’externalisation se poursuive. Ils proposent ainsi à La Poste d’accroître le nombre de facteurs-guichetiers afin de mutualiser les coûts.

Dans leur réponse, datée du 27 avril, Michel Sapin, ministre des finances, et Emmanuel Macron, ministre de l’économie, affirment que les mesures préconisées dans le référé ont déjà commencé à être mises en œuvre. En ville d’abord, avec le déploiement de « relais-poste urbains », aux horaires d’ouverture plus larges. A la campagne ensuite, avec « le développement des maisons de services au public (MSAP) et celui des facteurs-guichetiers ».

La Poste avait déjà été épinglée par la Cour des comptes en février, dans son rapport annuel, notamment pour l’organisation de la distribution du courrier.