Des toilettes à Durham, en Caroline du Nord, le 10 mai. | SARA D. DAVIS / AFP

L’administration Obama jette tout son poids dans la « bataille des toilettes » qui agite les Etats-Unis. Elle a publié, vendredi 13 mai, des directives censées garantir un accueil non discriminatoire aux personnes transgenres en milieu scolaire. Ces recommandations, énoncées conjointement par le ministère de la justice et celui de l’éducation, affirment clairement que l’accès aux toilettes et aux vestiaires publics doit se faire selon le sexe auquel un élève s’identifie, et non selon son sexe de naissance.

Le gouvernement américain s’implique ainsi encore davantage dans cette vive controverse, suscitée par une loi de Caroline du Nord dénoncée comme discriminatoire car imposant aux personnes transgenres d’utiliser les toilettes correspondant à leur sexe à la naissance.

Mise en garde

Ces nouvelles directives de l’administration Obama concernent tout l’enseignement public, des écoles jusqu’aux universités. Elles n’ont pas force de loi, mais jouent un rôle de mise en garde : elles avertissent les autorités locales de l’enseignement public qu’elles risquent de perdre leurs subventions fédérales si elles ne s’y conforment pas.

L’administration fédérale espère vraisemblablement désamorcer des velléités de copier la Caroline du Nord, alors que l’Etat du Mississippi lui a emboîté le pas en avril et que des législations similaires sont envisagées dans des régions conservatrices, comme le Texas.

La polémique sur l’accès aux toilettes publiques pour les personnes transgenres a déjà pris cette semaine un virage judiciaire, avec des actions opposées lancées par le ministère de la justice et le gouverneur de Caroline du Nord.

Selon Loretta Lynch, la ministre de la justice, la loi adoptée le 23 mars par la Caroline du Nord va à l’encontre des principes d’équité et d’intégration censés être garantis aux citoyens américains. Le texte a déclenché une tempête dépassant largement les frontières de la Caroline du Nord, avec des protestations nationales, voire internationales car impliquant des entreprises étrangères.