Angela Merkel, la chancelière allemande, et le pape François, le 6 mai 2016, à Rome. | ALBERTO PIZZOLI / AFP

Récompensé du prix Charlemagne pour son engagement européen, le pape François a exhorté vendredi 6 mai, lors d’un discours, l’Union européenne (UE) à oser changer son modèle en faveur de davantage d’intégration.

Evoquant les Pères fondateurs de l’Europe, le souverain pontife a invité les dirigeants actuels à s’en inspirer.

« Ils ont eu l’audace non seulement de rêver l’idée d’Europe, mais ils ont osé transformer radicalement les modèles qui ne provoquaient que violence et destruction. (…) Les projets des Pères fondateurs, hérauts de la paix et prophètes de l’avenir, ne sont pas dépassés. »

Très actif ces derniers mois sur la crise des migrants, le pape François a ensuite appelé les Européens « aujourd’hui plus que jamais, à construire des ponts et à abattre des murs ». Le pape, qui avait déjà « secoué » l’UE lors d’un discours devant le parlement européen en novembre 2014, a critiqué une Europe « en déclin (…), qui est en train de “se retrancher” au lieu de privilégier des actions qui promeuvent de nouveaux dynamismes dans la société ».

« Retouches cosmétiques »

Jorge Bergoglio a également déploré que cette UE ne se contente en ce moment que de « retouches cosmétiques ou de compromis bancals », notamment en matière d’accueil, dont il s’est fait un grand défenseur, n’hésitant pas à monter l’exemple. Au terme d’un voyage récent sur l’île grecque de Lesbos, il avait ramené avec lui au Vatican douze réfugiés syriens.

S’adressant à ses invités – la chancelière allemande, Angela Merkel ; les présidents du Conseil européen, Donald Tusk, de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, du Parlement européen, Martin Shulz, de la Banque centrale européenne, Mario Draghi ; la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini ; et le roi d’Espagne, Felipe VI –, le pape François les a également exhortés à ne pas oublier la jeunesse européenne.

« Comment pouvons-nous faire participer nos jeunes à cette construction lorsque nous les privons de travail (…) nous ne savons pas leur offrir des opportunités et des valeurs ? »