Le président brésilien par intérim, Michel Temer, le 12 mai à Brasilia. | Eraldo Peres / AP

« Mon premier mot au peuple brésilien sera confiance, confiance dans notre caractère, dans la vitalité de notre démocratie, dans la récupération de notre économie. » Michel Temer a pris, jeudi 12 mai, la tête d’un pays branlé par une crise politique historique et la pire récession économique depuis les années 1930. Dans son premier discours public après la suspension de Dilma Rousseff, le président par intérim a insisté sur l’urgence « de pacifier la nation et d’unifier le Brésil ».

« Unis, nous pourrons relever les défis de ce moment de grandes difficultés (...) Il est urgent de former un gouvernement de sauvetage national. »

M. Temer (membre du Parti du mouvement démocratique, PMDB, centre) s’est exprimé après la cérémonie de prise de fonctions de son gouvernement. Celui-ci est composé de 23 ministres, tous des hommes, contre 31 précédemment dont six femmes.

« Nous allons préserver les programmes sociaux »

« J’ai l’absolue conviction qu’il est nécessaire de regagner la confiance des investisseurs et des travailleurs », a fait valoir M. Temer, dans ce discours à forte tonalité économique. Et d’insister sur la nécessité de prendre des mesures pour rééquilibrer les comptes publics et remettre la septième économie mondiale sur la voie de la croissance. L’emploi est la clé, a-t-il estimé, alors que 11 millions de ses compatriotes sont au chômage : « Mais il n’y aura des créations d’emploi que si l’économie fonctionne bien. »

M. Temer a donné des gages aux populations les plus démunies du pays, promettant de ne pas toucher aux dispositifs mis en place par la gauche au cours des treize années d’exercice du Parti des travailleurs (PT).

« Je le réaffirme, et en lettres capitales, nous allons préserver les programmes sociaux. Ce sont des projets qui ont bien fonctionné. Nous devons en finir avec cette habitude au Brésil, lorsqu’on assume le pouvoir, de détruire ce qu’on fait les gouvernements précédents. »

Brésil: « ambiance lourde » et « désenchantement » après la suspension de Dilma Rousseff
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Le président par intérim s’est en outre engagé à ne pas entraver l’enquête sur le gigantesque scandale de corruption Petrobras, qui éclabousse le PT mais aussi au plus haut niveau de sa propre formation, le PMDB.