Devant une mosquée à Strasbourg, le 20 novembre. | PATRICK HERTZOG / AFP

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé lundi 9 mai au soir que les actes antisémites et antimusulmans avaient baissé de 80 % au premier trimestre 2016, par rapport à la même période de l’an dernier.

« A chaque fois qu’il y a un acte antisémite, raciste, antimusulman, antichrétien, les préfets déposent plainte auprès des procureurs de la République, il y a donc une fermeté absolue », a souligné le ministre lors d’une conférence des Amis du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) à Paris.

« La vigilance mutuelle commence à porter ses fruits »

M. Cazeneuve a tenu cependant à nuancer ces chiffres satisfaisants :

« On pourrait dire “ça y est, la bataille est gagnée” : je ne le crois pas, parce que quand il y a eu autant de violence et autant de haine, la diminution des actes ne signifie pas que la société a surmonté [la violence], cela signifie que la vigilance mutuelle que nous avons mise sur le métier commence à porter ses fruits. »

« Cela ne doit pas altérer notre mobilisation mais au contraire la renforcer », a-t-il estimé, tout en reconnaissant que cette baisse signifie « qu’il y a dans ce pays, malgré l’ardeur de ceux qui ont la haine au coeur (...), des volontés de fraternité et de solidarité, qui comme souvent dans l’histoire de notre pays l’emporte sur le pire ».

Les chiffres des actes antimusulmans au premier trimestre étaient déjà connus, l’Observatoire national contre l’islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM) les ayant constatés en baisse de 82 % par rapport à la même période de 2015, sur la base des plaintes et mains courantes recensées par le ministère de l’intérieur. Mais aucun chiffre sur l’antisémitisme n’était jusqu’à présent disponible pour 2016.