Un véhicule de police passe devant une vitrine brisée à Rennes. | DAMIEN MEYER / AFP

Centre-ville quadrillé par les forces de l’ordre, hélicoptères survolant la ville, et appel de la préfecture à éviter le centre-ville. Rennes retient son souffle samedi 14 mai avant une manifestation interdite contre les violences policières, alors que quelque 300 casseurs s’en sont pris vendredi soir à de nombreux commerces.

Vers 13 heures, de 400 à 500 manifestants se sont donné rendez-vous dans le calme sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, tout près de la gare, pour dénoncer les violences policières, un rassemblement interdit par les autorités qui disent redouter de nouveaux actes de vandalisme avec la présence attendue d’au moins 700 manifestants. Selon notre journaliste sur place, les manifestants ont tenté de quitter l’esplanade en cortège, en vain pour l’instant : les forces de l’ordre bloquent tous les accès de cette vaste place située en centre-ville. Des grenades lacrymogènes ont été tirées.

« On ne les laissera pas manifester, cette manifestation n’aura pas lieu. On fera respecter la loi, on fera respecter l’état de droit », avait martelé samedi matin Patrick Dallennes, préfet intérimaire et préfet délégué pour la zone de défense et de sécurité ouest, qui a annoncé dès vendredi avoir pris un arrêté d’interdiction du rassemblement. Le préfet a par ailleurs appelé les Rennais à éviter le centre-ville dans l’après-midi.

Selon la police, qui a reçu des moyens supplémentaires, près de 500 hommes sont prêts à intervenir pour arrêter d’éventuels contrevenants. Deux hélicoptères et quatre canons à eau ont en outre été mobilisés.

Deux mois de mobilisation à Rennes

Vendredi soir, un groupe de 300 casseurs – selon la préfecture – ont évolué dans le centre historique de Rennes, cassant méthodiquement les vitrines de plusieurs agences bancaires, de commerces et de bâtiments publics : la mairie, un bureau de poste, un poste de police. Le siège du Parti socialiste a également été pris pour cible ainsi que des abribus et une automobile qui a fait l’objet d’une tentative d’incendie.

Depuis deux mois, Rennes est le théâtre de manifestations parfois violentes contre la loi travail : un jeune manifestant a même perdu l’usage d’un œil le 28 avril suite à un jet de projectile. Certains participants à ces mobilisations ont imputé cette blessure à un tir de lanceur de balles de défense (LBD40) de la police. Une enquête, ouverte par le parquet et confiée à l’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale, est en cours pour en déterminer l’origine.