Le président élu des Philippines, Rodrigo Duterte, à Davao lors d’une conférence de presse le 15 mai. | TED ALJIBE / AFP

Le président élu des Philippines, l’avocat populiste Rodrigo Duterte, a déclaré dimanche 15 mai qu’il comptait rétablir la peine de mort et donner aux forces de l’ordre le droit de « tirer pour tuer ».

« Je vais presser le Congrès de rétablir la peine de mort par pendaison », a déclaré Rodrigo Duterte lors d’une conférence de presse à Davao. Le nouveau président veut en effet que la peine de mort, abolie en 2006 sous la présidente Gloria Arroyo, soit rétablie pour des crimes comme le trafic de drogue, les viols, les meurtres et les vols.

Elu le 9 mai sur un programme populiste et après avoir multiplié les propos outranciers, M. Duterte, 71 ans, a également annoncé qu’il donnerait à la police le droit de « tirer pour tuer » lors d’opérations contre des criminels et ceux qui résisteraient par la violence aux arrestations. Des militaires tireurs d’élite seront mobilisés pour tuer des criminels, a-t-il précisé.

Méthodes radicales

Au cours de sa campagne électorale, M. Duterte, qui doit prêter serment le 30 juin pour un mandat de six ans, a promis d’éliminer des dizaines de milliers de criminels, suscitant l’indignation de ses opposants mais séduisant aussi des dizaines de millions de Philippins lassés de la criminalité et de la corruption.

Le président sortant Benigno Aquino a répété au cours de la campagne que M. Duterte était un dictateur en puissance, susceptible de soumettre les Philippines au règne de la terreur. Rodrigo Duterte, maire de Davao pendant près de deux décennies, a été accusé d’avoir entretenu des escadrons de la mort dans cette grande ville méridionale de deux millions d’habitants, devenue selon lui, l’une des plus sûres de l’archipel.

Selon des organisations des droits de l’homme, les escadrons, composés de policiers, d’ex-rebelles communistes et d’assassins, ont tué plus de 1 000 personnes, dont des enfants et des petits délinquants.

Philippines : Duterte, favori pour l’élection présidentielle, inquiète les défenseurs des droits de l’homme
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