Trois plateformes d’opposition ont appelé à des marches, le 26 mai, en République démocratique du Congo (RDC), pour protester contre l’arrêt de la Cour constitutionnelle autorisant le président Joseph Kabila à rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat. Dans le viseur de la Dynamique de l’opposition, du G7 et du Front citoyen : « les dévoyés et fossoyeurs de la démocratie en RDC ».

Dans un communiqué séparé, la Lutte pour le changement (Lucha), mouvement de jeunes adhérant au Front citoyen, a dénoncé la répression d’un sit-in « pacifique » ayant rassemblé une trentaine de personnes devant le siège de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (est).

L’objet de la manifestation était de dénoncer « l’inaction » des casques bleus et des forces armées nationales face à la vague de massacres qui ont coûté la vie à près de 600 civils dans la région de Beni, grande ville du nord de la province, depuis octobre 2014.

Selon la Lucha et un journaliste sur place, les policiers ont dispersé violemment le petit attroupement en distribuant coups de crosse et coups de pied et ont interpellé sept personnes : cinq manifestants et deux journalistes qui avaient tourné des images, l’un pour La Voix de l’Amérique, l’autre pour la télévision congolaise B-One. Tous ont fini par être relâchés après avoir dû effacer les images tournées.

Katumbi ne s’est pas rendu au tribunal

Lundi 16 mai, l’opposant et candidat à la présidence Moïse Katumbi ne s’est, lui, pas rendu à sa troisième audition devant le parquet de Lubumbashi, prétextant des soucis de santé. Présenté comme le plus sérieux rival de Joseph Kabila, l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga avait inhalé des gaz lacrymogènes alors qu’il se rendait au tribunal avec ses partisans en fin de semaine. Soupçonné d’avoir recruté des mercenaires américains – des accusations balayées par l’ambassade des Etats-Unis –, Moïse Katumbi est particulièrement visé par les autorités.

Joseph Kabila est arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père, qui avait renversé en 1997 le vieux dictateur Mobutu Sese Seko. Il a été élu président en 2006 puis réélu en 2011 à l’issue d’un scrutin entaché de fraudes massives, au résultat contesté, et à l’origine de la crise politique que traverse le pays.

L’est de la RDC, et en particulier la province du Nord-Kivu, est déchiré par la violence de conflits armés depuis plus de vingt ans en dépit des efforts de la communauté internationale pour stabiliser la région.