Documentaire sur France 3 à 23 h 20

Dominique Strauss-Kahn au Festival de Deauville, en septembre 2014. | Jacques Brinon/AP/SIPA

Enquête sur la responsabilité de l’ancien patron du Fonds monétaire international dans l’affaire LSK.

Blanchi en août 2011 dans l’affaire de l’Hôtel Sofitel de New York et relaxé en 2015 dans celle de l’Hôtel Carlton de Lille, Dominique Strauss-Kahn a de nouveau maille à partir avec la justice. Moins tapageur, le dossier n’en est pas moins lourd, mettant en cause, sinon l’honnêteté, du moins la compétence de celui qui était présenté encore récemment comme l’un des meilleurs experts économiques du pays.

Les journalistes de « Pièces à conviction » ont enquêté sur les relations de Dominique Strauss-Kahn avec Thierry Leyne. En octobre 2013, DSK, qui veut rebondir, s’associe au financier Thierry Leyne, avec qui il se retrouve au Soudan du Sud pour inaugurer la National Credit Bank. Le pays, qui vient d’obtenir son indépendance, se traîne une réputation sulfureuse. Le FMI s’inquiète des réseaux de blanchiment d’argent. Une situation que l’ancien patron de l’institution ne peut ignorer.

De retour en Europe, Dominique Strauss-Kahn et Thierry Leyne annoncent la création d’une banque d’affaires, LSK, et d’un fonds d’investissement réservé aux puissants de ce monde. Dominique Strauss-Kahn en devient le président. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Dans le monde de la finance, la réputation de Thierry Leyne n’est pas parfaite ; sa société est surveillée de près par les autorités financières du Luxembourg – où elle est installée –, qui décident de ne pas accorder l’indispensable licence à LSK, sésame au lancement des activités de la banque d’affaires. C’est le début de la fin. Quelques mois plus tard, il est retrouvé mort en bas de la tour luxueuse de Tel-Aviv dans laquelle il possède un appartement.

Que savait DSK ?

On découvre alors que LSK affiche 100 millions d’euros de dettes, que le groupe est impliqué dans le scandale des « Panama papers » et qu’il aurait ouvert 31 sociétés offshore pour le compte de ses clients. Des investisseurs portent plainte pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance. Dominique Strauss-Kahn affirme n’avoir été au courant de rien.

Comment l’ex-directeur du FMI s’est-il retrouvé dans cette affaire ? Pourquoi s’est-il associé à Thierry Leyne, malgré sa mauvaise réputation ? Quel a été son rôle ? Que savait-il des pratiques frauduleuses présumées de l’entreprise dont il était le président ? L’enquête fouillée qu’ont menée les journalistes Stenka Quillet et Jacques Monin donne des éléments de réponse à ces questions. Et nous permettent de découvrir une nouvelle facette de DSK.

DSK Business, de Stenka Quillet et Jacques Monin (Fr., 2016, 70 min). Le mercredi 18 mai à 23 h 20 sur France 3.