C’est la première preuve de vie de Nourane Houas, une jeune responsable d’un programme du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), enlevée en décembre 2015 au Yémen par des ravisseurs inconnus.

Dans une vidéo filmée le 13 avril et relayée par un site d’informations yéménite, l’otage, qui apparaît très affaiblie physiquement, demande « au président français, François Hollande, au président légitime de la République du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, aux pays de la coalition arabe menée par le royaume d’Arabie saoudite, aux responsables du CICR à Sanaa et à Genève, de [la] secourir d’une mort proche le plus rapidement possible », en répondant « aux exigences des ravisseurs le plus rapidement possible », car sa « vie et sa santé, très mauvaise », en dépendent. 

Un motif crapuleux possible

Les revendications de ses ravisseurs ne sont pas précisées dans cette courte vidéo de 41 secondes. Mais seuls le président « légitime » du Yémen, la coalition arabe, l’Arabie saoudite et Français Hollande sont mentionnés et interpellés. Ce n’est pas le cas des rebelles houtistes, qui contrôlent notamment la ville de Sanaa, où elle a été enlevée, sans que l’on sache si les preneurs d’otage ont un lien avec ces derniers, l’identité des ravisseurs n’étant pas révélée dans la vidéo. Un motif crapuleux n’est pas à exclure.

Jusqu’ici, seul le ministère des affaires étrangères tunisien s’était exprimé publiquement sur la question, mais le fait que la nationalité française de Nourane Houas a été implicitement révélée par les ravisseurs – en obligeant l’otage a en appeler à François Hollande – laisse penser que ces derniers cherchent sans doute à faire monter les enchères.

Dans un bref communiqué, le ministère français des affaires étrangères a d’ailleurs confirmé que Nourane Houas était bien de nationalités française – ce qui n’avait jusqu’ici pas été révélé – et tunisienne. « Les services de l’Etat sont pleinement mobilisés en appui des efforts du CICR pour obtenir sa libération », a ajouté le Quai d’Orsay.