Trente-sept personnes ont été arrêtées dans le cadre d’un vaste coup de filet antiterroriste en Tunisie a annoncé dans la soirée de jeudi 12 mai le ministère de l’intérieur. « Certaines » sont liées au groupe Etat islamique (EI), selon les autorités.

Deux « terroristes dangereux et recherchés » ont été tués mercredi matin à Mnihla, au nord-ouest de la capitale Tunis, et 16 djihadistes présumés interpellés. Les 21 autres individus ont été arrêtés lors des perquisitions et des descentes qui ont suivi. Tous font partie de « cellules terroristes sur tout le territoire » et « étaient surveillés et suivis par les unités de la Garde nationale depuis plus de quatre mois », a-t-il été précisé.

Selon le ministère, ces personnes avaient reçu des entraînements aux armes et étaient sur le point de se rassembler à Tunis « pour viser des installations vitales et sensibles dans la capitale et le reste du pays ». Elles comptaient y mener des attaques « à l’aide de bombes » et par « des attentats suicide ».

Essor de la mouvance djihadiste armée

D’après les autorités, plusieurs des individus interpellés sont impliqués dans les actes terroristes qui ont ensanglanté le pays récemment comme ceux visant le musée du Bardo, l’hôtel Imperial à Sousse, le bus de la sécurité présidentielle à Tunis ou encore les événements de Ben Gardane, le 7 mars.

« Ils ont aussi été actifs au sein de groupes dans les montagnes tunisiennes (...) et sont en relation avec des éléments appartenant à (...) Daech [acronyme arabe de l’EI] se trouvant en Libye, en Syrie et en Irak », avance encore le communiqué qui ne dévoile aucune identité.

Quatre gendarmes sont morts mercredi lorsqu’un homme a actionné sa ceinture d’explosifs près de Tataouine dans le sud, dans le sillage de l’opération sécuritaire lancée près de Tunis qui a permis ce vaste coup de filet antiterroriste.

La Tunisie fait face depuis sa révolution en 2011 à un essor de la mouvance djihadiste armée et a été le théâtre en 2015 de trois attentats majeurs revendiqués par l’EI, qui ont fait 72 morts dont 59 touristes étrangers. Les autorités, qui annoncent régulièrement le démantèlement de « cellules terroristes » sur leur sol, compte des milliers de ressortissants au sein cellules extrémistes telles que l’EI.