A Marseille, le 10 juin. | DARKO BANDIC / AP

Tandis que l’Euro de football a depuis quatre jours été émaillé de violences commises par des supporteurs – en particuliers russes et anglais, à Marseille –, le ministère de l’intérieur fait un premier bilan de son action dans la compétition. Mercredi 15 juin, trois Russes et un Français comparaissent devant la justice pour « violences avec arme par destination ».

  • 323 interpellations

Les forces de l’ordre ont effectué 323 interpellations pour des violences, vols ou dégradations de biens en marge de l’Euro 2016 depuis le début de la compétition en France le 10 juin, a annoncé le ministère de l’intérieur.

« Parmi elles, 196 ont été placées en garde à vue, 8 ont déjà été condamnées à des peines de prison ferme et 3 avec sursis », ajoute le ministère dans un communiqué, sans plus de précision. Vingt-quatre personnes ont par ailleurs fait l’objet d’un arrêté de reconduite à la frontière.

  • Trois supporteurs russes et un Français jugés

Trois des 43 supporters russes arrêtés mardi dans le sud-est de la France, et poursuivis pour « violences avec arme par destination », ainsi qu’un Français, doivent être jugés jeudi 16 juin en comparution immédiate à Marseille pour leur participation présumée aux violences qui ont fait 35 blessés en marge du match de l’Euro 2016 Angleterre-Russie. Ils devront également répondre d’un nouveau délit, créé par une loi de mars 2010 contre « les bandes violentes » : avoir « participé sciemment à un groupement » en vue de préparer « des violences volontaires contre les personnes ». Ce délit est passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

Lundi, 10 hommes (six Britanniques, trois Français et un Autrichien) avaient été jugés en comparution immédiate à Marseille pour les incidents du week-end : tous sauf un avaient été condamné à des peines de prison ferme allant jusqu’à un an d’emprisonnement.

  • 20 reconduites à la frontière

Vingt supporteurs russes, âgés de 25 à 40 ans, et contre lesquels aucune charge pénale n’a été retenue, font en revanche l’objet d’arrêtés de reconduite à la frontière au motif de « trouble à l’ordre public », a précisé la préfecture de région. Parmi eux figure Alexandre Chpryguine, président de l’association des supporteurs russes et proche d’un député ultranationaliste. Il a été transféré, avec ces 19 autres supporters « dans un centre de rétention », a annoncé l’Association des supporters dans un communiqué à Moscou. « Il fait partie des Russes qui vont être expulsés », a confirmé localement à l’AFP une source proche du dossier. Contactée, la préfecture de région n’a pas souhaité s’exprimer.