Des officiers de police belges lors de la cérémonie en hommage aux victimes des attentats du 22 mars à Bruxelles. | Danny Gys / AP

Une cérémonie en hommage aux 32 victimes des attentats de Bruxelles du 22 mars a réuni, au palais royal, dimanche 22 mai, la famille royale belge, les autorités politiques, les familles des victimes et de survivants, ainsi que des représentants des services de secours qui sont intervenus à l’aéroport de Zaventem et à la station de métro Maelbeek.

Des membres des institutions européennes et de nombreux ambassadeurs assistaient également à cet hommage, quinze victimes des attentats étant de nationalité étrangère. Les représentants des différents cultes reconnus avaient également été conviés, ainsi que deux groupes de jeunes. Les uns, venus de Kontich, dans le Brabant flamand, étaient à l’aéroport au moment des explosions. Les autres étaient des élèves du lycée Emile-Jacqmain, situé tout près du métro Maelbeek.

Sur un écran géant installé dans le palais royal de Bruxelles étaient retransmises des images des hommages aux victimes des attentats. | Danny Gys / AP

Commencée par la chanson Imagine de John Lennon, ponctuée du Bruxelles de Dick Annegarn et du Plat pays de Jacques Brel, achevée aux sons des hymnes belge et européen, la cérémonie qui se déroulait dans la grande salle du trône était empreinte d’émotion, surtout lorsque deux proches de défunts ont pris la parole, avant un survivant de Maelbeek.

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Eddy Van Calster, dont l’épouse est décédée, a évoqué sa vie « brutalement transformée » et a surtout appelé à « surmonter le mal des égoïsmes et des fausses croyances ». Ce témoin a aussi appelé l’Etat à « être ami de ses citoyens » et évoqué « une société qui a autant de mal à se reconstruire que les victimes elles-mêmes ».

« Beaucoup de questions sans réponse »

Des allusions évidentes aux difficultés que connaît le royaume. Celui-ci est, depuis le 22 mars, en proie à de nombreuses questions sur ce qui a pu conduire aux actions terroristes et au rôle des pouvoirs publics face à l’apparent délitement des pouvoirs régaliens dans ce pays qui a, aux yeux de beaucoup, passé trop de temps à réformer ses institutions et trop peu à s’occuper de ses missions essentielles, dont la sécurité.

Kristin Verellen, épouse d’une autre victime, a, elle, expliqué qu’elle avait longtemps hésité avant d’accepter de prendre la parole mais souligné qu’elle était confrontée, aujourd’hui, à « beaucoup de questions sans réponse ».

« Il était important, pour les familles, de voir que les responsables politiques ne les abandonnent pas, mais aussi que ces responsables s’engagent à mener une lutte efficace et courageuse pour que de tels événements ne se reproduisent plus », a expliqué à la RTBF, qui diffusait l’événement en direct, le Pr Guy Haarscheer, qui enseigne la philosophie à Bruxelles et aux États-Unis.

La reine Mathilde et le roi Philippe, dimanche 22 mai. | FREDERIC SIERAKOWSKI / AFP

Dans son discours, le premier ministre, Charles Michel, a invité ses concitoyens à « ne pas se retourner les uns contre les autres ». Il a également parlé d’une « longue lutte qui connaîtra encore des succès et des échecs » mais qui, en tout cas, n’est pas « une guerre contre l’islam ».

Le roi Philippe, chef de l’Etat, a voulu insister sur la réponse « solidaire et responsable » de la société belge qui, insistait-il, « repose sur une base solide ». Le roi s’est réjoui d’« un héroïsme discret et authentique » durant ses jours noirs. Il a conclu en lançant à ses concitoyens : « Prenons conscience de nos forces et corrigeons nos faiblesses. »