l’IEP de Lyon (Sciences Po Lyon) a été fondé en 1948. | IEP de Lyon

Repenser la maquette pédagogique, notamment par le biais de MOOCs (Massive Online Open Courses), développer les contrats d’alternance ou « renforcer les liens avec l’université et les licences pluridisciplinaires ». Voici quelques axes du programme de Renaud Payre, élu vendredi 3 juin directeur de l’Institut d’études politiques de Lyon (IEP).

Ce quadragénaire aux yeux cerclés de petites lunettes rondes, ancien directeur adjoint de l’établissement, a obtenu 20 des 26 voix du conseil d’administration (CA). Son concurrent Benoît Mafféï n’a collecté pour sa part aucun suffrage. Six membres du conseil d’administration se sont abstenus.

« Désaccords internes »

« Renaud Payre n’est pas le candidat de nos rêves, mais nous le connaissons en tant qu’enseignant à l’IEP et nous espérons qu’il va rétablir la confiance au sein de l’école », expliquent les étudiants élus au conseil d’administration du syndicat la MEG (Mobilisation des étudiants de gauche). Renaud Payre, enseignant de sciences politiques à l’IEP et directeur du laboratoire de recherche « Triangle », doit en effet remettre en ordre de marche cet établissement de 1 800 étudiants, après plusieurs mois de crise.

L’ancien directeur, Vincent Michelot a présenté sa démission en février. À la tête de l’institution depuis juin 2014, il a quitté son poste pour « raisons de santé », conjuguées à « des problèmes de gouvernance et des désaccords internes », explique t-on à l’IEP de Lyon. Un départ précipité par la démission de son comité de direction, qui dénonçait dans une lettre une « rupture du lien de confiance ». La Tribune de Lyon avait alors évoqué un « putsch » mené par Renaud Payre, un des cinq membres du comité de direction démissionnaires.

Une polémique que rejettent les deux syndicats étudiants de l’IEP ayant des élus au CA : « On ne peut pas parler de putsch, Renaud Payre a fait les choses dans les règles et est à présent élu démocratiquement. Nous avons vu positivement sa candidature », explique l’UNEF. « Tout ce tapage médiatique a nui à l’établissement, il est temps de remettre les choses à plat » appelle de son côté la MEG.

Hausse des frais de scolarité

Si les élus étudiants se préoccupent moins des dissensions internes, les décisions du futur directeur « vont être suivies de près » explique Majdi Chaarana, président de l’UNEF Lyon. Le budget de Sciences Po Lyon a en effet compensé cette année un déficit de 200 000 euros par l’augmentation des frais de scolarité. Ils passent ainsi, pour les étudiants les plus favorisés, de 1 690 euros actuellement à 3 770 euros par an, à compter de la rentrée 2016. Une décision qui avait fortement mobilisé la MEG et l’UNEF, en janvier.

Renaud Payre a promis aux élus étudiants qu’il n’augmenterait pas davantage les frais de scolarité. « C’est fondamental pour nous, explique la MEG, l’IEP n’est pas une école de commerce aux droits de scolarité très élevés. Il doit rester une école accessible à tous. »