Amin Awad, directeur du HCR pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, le 14 juin 2016. | DAVE CLARK / AFP

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), 2,5 milliards de dollars ont été distribués ces quatre derniers mois pour venir en aide aux réfugiés syriens, soit moins d’un quart des onze milliards de dollars promis par la communauté internationale aux pays voisins de la Syrie.

Dans un entretien à l’AFP, mercredi 15 juin, le directeur du HCR pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Amin Awad, dénonce un « un échec collectif qu’il faudra réparer ».

Cette somme avait été promise le 4 février à Londres, lors de la conférence des donateurs organisée par les Nations unies, le Royaume-Uni, le Koweït, la Norvège et l’Allemagne. La communauté internationale s’était engagée à verser les 11 milliards de dollars d’ici à 2020.

4,7 millions de Syriens ont fui le conflit

L’aide devait être dévolue aux pays voisins de la Syrie, qui croulent sous l’afflux des réfugiés. Ainsi, avec entre 2 et 2,5 millions de Syriens sur son territoire, la Turquie est devenue leur principale terre d’accueil. Le Liban en a reçu quelque 1,2 million, soit un quart de la population du pays. En Jordanie, environ 630 000 Syriens sont enregistrés auprès du HCR, mais Amman les évalue à plus d’un million. 225 000 Syriens sont réfugiés en Irak et 137 000 en Egypte.

« Les pays sur la ligne de front sont déçus et se sentent laissés pour compte », affirme Amin Awad, soulignant que le Moyen-Orient, 5 à 7 % de la population mondiale, « compte pour 35 % à 40 % des cas » de réfugiés.

Environ 4,7 millions de personnes ont fui la Syrie selon le HCR, soit pour l’organisation « la plus grande population de réfugiés pour un seul conflit en une génération ».

Selon des données des Nations unies datant de janvier, 13,5 millions de personnes ont été affectées ou déplacées par la guerre dans le pays, qui comptait avant le conflit 23 millions d’habitants.