Le ministre de la communication, Alain-Claude Bilie By Nze, lors de la cérémonie de lancement de Gabon 24. | STEVE JORDAN/AFP

C’est le dernier outil de communication du gouvernement. La première chaîne gabonaise d’information en continu, Gabon 24, a été lancée mardi soir 24 mai, à Libreville avec l’ambition d’offrir une « télévision de qualité » sur l’actualité nationale et internationale, à trois mois de l’élection présidentielle.

« Ceci rentre dans le projet qui était le nôtre de pouvoir enrichir le paysage audiovisuel gabonais (…) Surtout ce que nous voulons, c’est une télévision de qualité », a déclaré à la presse le président Ali Bongo, venu assister à l’inauguration en grande pompe de la nouvelle chaîne, retransmise en direct pour les téléspectateurs gabonais.

« Que ceci arrive à trois mois d’une échéance présidentielle, je dirais : tant mieux pour tous les candidats qui vont avoir la possibilité d’atteindre un auditoire beaucoup plus important et donc de faire part du programme et des ambitions qu’ils peuvent avoir les uns et les autres pour le Gabon », a assuré le chef de l’Etat sortant, candidat à l’élection qui doit se tenir fin août. Gabon 24 devra néanmoins faire ses preuves en matière d’indépendance éditoriale. Ce dont doute l’opposition, qui a critiqué avec verve ce lancement.

Pour le ministre de la communication, Alain-Claude Bilie By Nze, les Gabonais veulent une information « traitée, analysée, disséquée et diffusée par les médias de service public nationaux (…), par les médias africains » et non plus par les seules agences de presse et diffuseurs internationaux.

Un « 20 heures » sans le son

La nouvelle chaîne francophone, filiale du groupe de service public Gabon Télévision, sera diffusée sur le bouquet Canal+ Afrique.

« Gabon 24 doit séduire les Gabonaises et les Gabonais les plus jeunes en proposant des séquences d’info courtes et percutantes. Grâce aussi aux réseaux sociaux, dans une optique multimédia à 360 degrés », a commenté le directeur général de Gabon Télévision, Mathieu Koumba.

La direction de la chaîne, qui entend proposer un traitement complet de l’actualité africaine et internationale, n’a pas précisé comment s’organiserait cette couverture, qui demande des moyens logistiques et financiers importants.

« Il s’agira de régler la question du financement par une meilleure articulation du marché de la publicité. Tout comme il nous faudra mettre en place les mécanismes d’un financement public avec nos ambitions et les réalités du moment », a précisé Alain-Claude Bilie By Nze. Le Gabon, pays pétrolier, souffre financièrement de la baisse du prix du baril.

La première édition d’informations du 20 heures, qui s’est globalement bien déroulée, a toutefois connu quelques cafouillages et problèmes techniques, notamment au niveau du son, le présentateur étant resté muet pendant un moment.