Révision au baccalauréat au lycée de Champagnole. | JEFF PACHOUD / AFP

Faut-il revoir ses cours la veille d’une épreuve du bac ? Cette question-là taraude le million de candidats qui vont passer le baccalauréat de terminale ou ses épreuves anticipées de première. Plutôt que de vous fier à votre intuition, ou aux conseils de vos parents, mieux vaut une réponse scientifique. Nous republions ci-dessous un article rédigé en 2014 avec les conseils d’Alain Lieury, spécialiste de la mémoire.

« On ne révise pas la veille d’une épreuve », explique Alain Lieury, universitaire et auteur de nombreux livres sur le sujet. D’après ses travaux scientifiques, « un bon apprentissage se fait dans la durée, parce qu’il se matérialise dans le cerveau par une construction de réseaux de neurones, processus qui nécessite du temps ». Il est donc hors de question de se lancer ce week-end dans l’apprentissage des chapitres sur lesquels vous avez fait l’impasse durant l’année. C’est trop tard et d’autant plus contre-productif qu’il faut vous économiser en vue de l’épreuve.

Pour ce spécialiste de la mémoire, il faut même ménager ses neurones. « Un candidat au bac doit être conscient que son cerveau consomme 1/5 des glucides dont son corps a besoin chaque jour, rappelle-t-il. Alors pour préparer cette épreuve sportive qu’est le passage d’épreuves durant une bonne partie de la semaine prochaine, il faut le ménager. Cela se traduit par quelques règles de base : bien manger, bien dormir, se détendre. »

Organiser de courtes plages de révision

Alain Lieury fait une exception à cette règle. Elle s’adresse aux anxieux : plutôt que se morfondre en lorgnant ses cahiers et en s’interdisant de les ouvrir, il leur concède une petite plage de révision, plus pour se rassurer que pour enraciner ses connaissances. « Je conseille en effet aux plus stressés de réviser une à deux heures, puis de se détendre, de faire un peu de sport ou de marcher. Pour les fans de football, le Mondial arrive à point nommé », ajoute-t-il avant de lancer un ultime conseil, bien utile, lui, le matin des épreuves.

Pour le moment fatidique de la découverte des sujets, ou juste avant, Alain Lieury rappelle que « l’impression de “trou noir” avant l’épreuve est normale. Elle est due à la mémoire à court terme (ou mémoire de travail) qui se remplit et se vide en continu. Mais que les candidats se rassurent, les connaissances sont stockées dans la mémoire à long terme pour une longue durée, si les apprentissages ont été faits régulièrement. » Pas de panique, donc.

Cet article est la version actualisée d’un texte publié à l’occasion du baccalauréat 2014.