A huit jours du référendum sur l’avenir du Royaume-Uni dans l’Union européenne (UE), les deux camps du Leave (« quitter l’UE ») et du Remain (« rester dans l’UE ») accentuent leurs campagnes respectives. A travers des mises en scène spectaculaires ou des mises en garde financières.

  • Une armada de pêcheurs pro-« Brexit » sur la Tamise

Une flotille de pêcheurs favorables à une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a remonté la Tamise, à Londres, le 15 juin. | STEFAN WERMUTH / REUTERS

Des pêcheurs favorables au « Brexit » (sortie de l’Union européenne) ont remonté la Tamise à Londres pour dénoncer les difficultés auxquelles ils font face, en les mettant sur le compte des quotas de pêche fixés par Bruxelles.

Cette flotille, réunie à l’appel de la campagne « Fishing for Leave » (« La pêche pour une sortie [de l’Union européenne] »), est arrivée mercredi 15 juin dans la capitale britannique aux environs de 10 heures (11 heures à Paris).

Présent sur une péniche, Nigel Farage, le chef du parti europhobe et anti-immigration UKIP a qualifié la politique européenne Bruxelles de « criminelle » :

« Nous voulons reprendre le contrôle de nos eaux territoriales. En faisant cela, nous redonnerons du travail à des dizaines de milliers d’hommes et de femmes. »

Face aux chalutiers, quelques embarcations de taille plus réduites sont venues jouer les trouble-fête, avec à leur bord des partisans d’un maintien du Royaume-Uni dans l’UE.
Sur l’un d’eux, le musicien irlandais Bob Geldof, micro en main, a apostrophé M. Farage :

« Nigel, tu es un escroc. (…) Tu as participé à une seule des 43 réunions de la commission de la pêche au Parlement européen. Tu n’es pas l’ami des pêcheurs. Arrête de mentir, cette élection est trop importante ! »
  • Le gouvernement menace d’une cure d’austérité en cas de « Brexit »

Le ministre des finances, George Osborne, et son prédécesseur, le travailliste Alistair Darling, en campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, le 15 juin. | DYLAN MARTINEZ / REUTERS

Le ministre des finances britannique, George Osborne, a affirmé, mercredi, qu’une sortie de l’UE pourrait déclencher la mise en place d’un « budget d’urgence », qui entraînerait des hausses d’impôts et une réduction des dépenses pour compenser un trou de 30 milliards de livres (38 milliards d’euros).

Les écoles, les hôpitaux et l’armée verraient leurs financements se réduire, a prévenu M. Osborne. « Quitter l’UE toucherait les investissements, nuirait aux familles et à l’économie britannique », a-t-il averti.

« Il y aura un trou dans nos finances si nous quittons l’UE », a renchéri le premier ministre, David Cameron, sur Twitter. « Cela signifie des impôts plus lourds, des coupes budgétaires, plus d’emprunts », a ajouté le chef de l’exécutif, déjà accusé par ses opposants de mener une politique d’austérité au détriment des revenus les plus faibles.

Ces menaces ont été critiquées par le camp du « Vote Leave », qui y voit une « punition » en cas de vote du « peuple pour reprendre le pouvoir confisqué par Bruxelles ». Cinquante-sept députés conservateurs favorables à un « Brexit » ont aussi fait savoir qu’ils ne voteraient pas un tel collectif budgétaire.

  • Les bourses se reprennent

Après plusieurs jours de chute, notamment en raison du spectre d’une prochaine sortie du Royaume-Uni de l’UE, les places européennes repassent dans le vert. Mercredi matin, la Bourse de Paris rebondissait franchement (+ 1,21 %), après cinq séances de baisse d’affilée, dans l’attente d’en savoir plus du côté de la banque centrale américaine. A Londres, le Footsie a aussi ouvert en hausse (+ 0,57 %), après avoir chuté de 2 % mardi.