Robin Wright lors du 20e Festival annuel de Nantucket (Massachusetts), le 28 juin 2015. | Mike Coppola/AFP

Claire Underwood, l’héroïne de « House of Cards », sait ce qu’elle veut. Au fil de la série américaine produite par Netflix, le personnage n’a de cesse de devenir l’égal de son époux, le président des Etats-Unis. Un rôle de composition, dont s’est finalement inspirée – au moins sur le plan salarial – Robin Wright, l’actrice qui l’incarne à l’écran.

Constatant qu’elle gagnait moins que Kevin Spacey, alias Frank Underwood (son mari), elle a demandé à la production un alignement de son cachet avec lui et l’a obtenu, a-t-elle expliqué, mercredi 18 mai, lors d’une conférence à la Fondation Rockefeller à New York.

« C’était l’exemple parfait. Il y a très peu de films ou de séries télévisées où l’homme et la femme sont égaux. Et c’est le cas dans “House of Cards” », a-t-elle expliqué à Judith Rodin, la présidente de la Fondation, lors d’un débat sur la question de la parité salariale, rapporté par le Huffington Post. « Je regardais les statistiques et Claire Underwood a longtemps été plus populaire que [Franck Underwood]. J’ai donc capitalisé là-dessus. J’ai dit : “Vous feriez mieux de me payer davantage ou je déballe tout ça publiquement.” Et ils l’ont fait », a-t-elle déclaré.

Selon le palmarès annuel établi par le site TV Guide, pour les deux premières saisons de la série, Kevin Spacey touchait 500 000 dollars (443 650 euros) par épisode. En 2014, avant que la troisième saison ne commence, au regard du succès et des récompenses accumulées par cette production, les commentateurs avaient spéculé sur un salaire qui pourrait atteindre, par la suite, un million de dollars, soit le cachet le plus élevé jamais touché par un acteur dans une série télévisée.

Les obstacles rencontrés dans sa carrière

Dans le même temps, selon le magazine Forbes, Mme Wright aurait touché 5,5 millions de dollars pour l’ensemble sa prestation dans la série, soit environ 420 000 dollars (372 666 euros) par épisode.

Mercredi, l’actrice en a profité pour rappeler les obstacles qu’elle a rencontrés au cours de sa carrière en tant que femme. Celle-ci avait été mise entre parenthèses après 1994 et Forrest Gump où elle jouait le rôle de Jenny, l’amie d’enfance du héros incarné par Tom Hanks. Elle avait alors préféré se consacrer à sa vie de famille. Après son mariage avec l’acteur Sean Penn, Robin Wright a en effet élevé ses deux enfants, avant de remonter peu à peu sur scène.

Mais, parce qu’elle ne travaillait pas à plein-temps, elle affirme avoir eu beaucoup de difficulté à gagner autant que certaines actrices, comme Nicole Kidman ou Cate Blanchett, qui faisaient quatre films par an. « Si vous ne consolidez pas votre notoriété et votre présence, vous n’êtes plus dans le jeu, vous devenez un acteur de série B », affirme Mme Wright.

Aujourd’hui, à 50 ans, elle a retrouvé le haut de l’affiche et a même produit et réalisé certains épisodes de « House of Cards ». En s’inspirant de Claire Underwood, Robin Wright donne toute sa pertinence à la formule qui consiste à dire que, parfois, la réalité peut rejoindre la fiction.