Les positions actuelles sur le marché du luxe sont loin d’être figées, notamment parce que le dynamisme du secteur suscite les convoitises des sociétés étrangères. | KENZO TRIBOUILLARD/AFP

L’immobilier de luxe en France est bel et bien sorti de la crise. L’activité des agences spécialisées a progressé de 17 % en Ile-de-France et de 10 % dans le reste du pays en 2015, selon une étude publiée le 7 juin par le bureau d’analyse indépendant Xerfi.

A Paris, les ventes de biens d’une valeur supérieure à 1 million d’euros ont augmenté de 33 % en 2015, pour atteindre environ 2 000 transactions. La stabilisation du cadre fiscal sur les revenus et le patrimoine, l’évolution des taux de change, qui redonne du pouvoir d’achat aux acheteurs non européens et le niveau particulièrement bas des taux d’intérêt ont favorisé la reprise des transactions.

Cette tendance devrait se confirmer : la reprise du marché français de l’immobilier de luxe va se poursuivre en 2016 (+ 10 %) et 2017 (+ 5 %), selon Xerfi. « La concurrence entre professionnels reste limitée et la menace de désintermédiation est faible sur ce marché, écrivent les experts du cabinet d’études. La nature des transactions rend en effet l’intervention d’un professionnel indispensable. Elle nécessite une solide expertise technique, des compétences linguistiques, voire la connaissance de montages juridiques et financiers propres aux opérations pouvant atteindre plusieurs millions d’euros. »

Les positions actuelles sur le marché du luxe sont loin d’être figées, notamment parce que le dynamisme du secteur suscite les convoitises des sociétés étrangères. L’américain Coldwell Banker est ainsi présent en France depuis 2011, et l’enseigne allemande Engel & Völkers s’est implantée à Paris début 2016.

Parallèlement, les acteurs français de l’immobilier haut de gamme cherchent à se développer à l’étranger. Les plus avancés sur ce plan sont les réseaux français qui disposent d’une marque « internationale », comme Sotheby’s International Realty France-Monaco.

D’autres, comme Barnes, John Taylor ou encore Emile Garcin, ne sont pas en reste. Leur stratégie consiste en général à s’associer avec des professionnels présents de longue date sur les marchés locaux, qui adoptent l’enseigne par un contrat de franchise ou de licence de marque.