Malgré les risques qu’ils courent dans leur pays, près de 442 Erythréens qui se trouvaient au Soudan ont été renvoyés chez eux en mai 2016, affirme l’ONG Human Right Watch (HRW). Six de ces réfugiés étaient enregistrés auprès de l’ONU. Or, « les lois internationales interdisent la déportation, le retour ou l’expulsion forcée de qui que ce soit vers un endroit où ils risquent d’être tués, torturés ou maltraités », souligne HRW.

Le régime au pouvoir en Erythrée est notamment accusé de retenir dans ses geôles des milliers de prisonniers politiques. Selon l’ONU, environ 5 000 Erythréens quittent chaque mois leur pays en quête d’une vie meilleure, ce qui en fait un des plus importants contingents de migrants risquant le périlleux voyage jusqu’en Europe.

« Le Soudan s’y prend mal »

La plupart des 442 migrants expulsés par Khartoum avaient été arrêtés alors qu’ils tentaient de traverser la frontière avec la Libye. Le Soudan est une étape clé pour les réfugiés de la corne de l’Afrique qui tentent de rejoindre l’Europe.

Selon HRW, « l’UE en est à ses débuts dans son travail avec le Soudan et d’autres nations africaines afin qu’elles renforcent les contrôles à leurs frontières, luttent contre le trafic de réfugiés et migrants, et améliorent la vie des migrants potentiels dans ces pays ». Mais Khartoum « s’y prend mal s’il souhaite se présenter comme une nation respectant les droits des réfugiés », estime l’ONG.