La Vouli, le Parlement grec, le 17 juillet 2015. | © Alkis Konstantinidis / Reuter / REUTERS

Pour le Fonds monétaire international (FMI), les Européens doivent accorder à la Grèce une « longue » période de grâce sur sa dette et assigner au pays des objectifs budgétaires « réalistes ». C’est ce qu’a déclaré, jeudi 19 mai, le porte-parole de l’institution, Gerry Rice : « Il est possible de rétablir la viabilité de la dette sans haircut [effacement des créances] mais cela implique d’accorder des prêts à des conditions très favorables. »

Il a toutefois refusé de donner plus de détails. Des médias ont récemment affirmé que l’institution exhortait les Européens à suspendre tout remboursement par Athènes jusqu’à 2040. Jeudi, l’AFP a publié des extraits d’un document du ministère allemand des finances, qui révèle qu’aux yeux de Berlin d’éventuelles mesures d’allégement de la dette grecque ne sauraient être mises en œuvre qu’à partir de 2018, une fois le programme d’aide actuel achevé, mais surtout après les élections législatives en Allemagne.

« A l’été dernier, l’Eurogroupe avait expliqué être prêt, si nécessaire, à envisager des mesures supplémentaires pour maintenir à un niveau supportable les besoins en financement de la Grèce, rappelle ce document. Ces mesures auraient lieu sous condition d’une complète mise en œuvre du programme [d’aide] en 2018 », ajoute ce compte-rendu de la dernière réunion des ministres des finances de la zone euro à Bruxelles le 9 mai, présenté à une commission parlementaire.

Reprise des négociations

Ce vaste effort d’allégement de la dette fait partie des conditions posées par le FMI pour participer financièrement au plan d’aide conclu, à l’été 2015, entre Athènes et la zone euro, le troisième depuis 2010. Ce plan est en souffrance depuis plusieurs mois sur fond de divergences entre Athènes et ses créanciers. Européens et Grecs doivent se retrouver mardi 24 mai pour une nouvelle réunion qui pourrait déboucher sur un accord et le déblocage de nouveaux prêts.

Malgré cette perspective, le FMI a assuré être « toujours en train » d’évaluer la faisabilité des réformes exigées à Athènes en échange de la reprise de l’aide. Le FMI doute notamment de l’objectif de parvenir à un budget présentant un excédent primaire (hors charge de la dette) de 3,5 % du produit intérieur brut en 2018 fixé par les Européens, assurant que cela impliquerait des mesures d’austérité trop douloureuses.

« Nous ne voulons pas plus d’austérité pour la Grèce et nous ne voulons certainement pas que le fardeau repose trop sur les pauvres et plus vulnérables », a assuré M. Rice.