Donald Trump a salué la mémoire de Mohamed Ali. Après l’attentat de San Bernadino, il peinait à trouver des musulmans parmi les héros sportifs américains. | John Lamparski / AFP

Donald Trump, candidat républicain à la Maison Blanche, n’est pas à une contradiction près. Samedi 4 juin, à l’annonce de la mort de Mohamed Ali, il avait tweeté : « Mohamed Ali est mort à 74 ans ! Un véritable grand champion et un type merveilleux, il nous manquera. »

Mais, en décembre, le même Donald Trump ironisait dans un tweet à propos d’une allocution solennelle de Barack Obama après l’attentat de San Bernardino et demandait, en réponse aux propos du président : « Obama a dit dans son discours que des musulmans figuraient parmi nos héros sportifs. De quels sports parle-t-il. Et de qui ? »

Donald Trump ignore sans doute que Kareem-Abdul-Jabbar, le meilleur marqueur de l’histoire de la NBA, est musulman. Et que fait-il des sportifs Shaquille O’Neal, Hakeem Olajuwon et Larry Johnson, dans le monde du basket, ou Mike Tyson et Bernard Hopkins, dans celui de la boxe, qui sont aussi musulmans ?

Ils s’étaient déjà rencontrés

Mais peu importe. Le 9 décembre 2015, après ce tweet, Mohammed Ali avait décroché un direct à Donald Trump. Dans un communiqué envoyé à la chaîne NBC News, il s’en prenait aux « soi-disant djihadistes musulmans » et à « tous ceux qui utilisent l’islam à des fins personnelles ». La vraie cible était Donald Trump, constatait NBC News. Le communiqué ne mentionne pas le candidat par son nom mais est titré « Au candidat présidentiel qui propose d’interdire l’immigration des musulmans aux Etats-Unis ».

Pourtant, les deux hommes ont eu plusieurs fois l’occasion de se rencontrer, comme n’ont pas manqué de noter les internautes, en décembre 2015, mais surtout comme en atteste une photo postée sur le compte Instagram du milliardaire, il y a un peu plus d’un an.

#TBT With my friend @muhammadali

Une photo publiée par Donald J. Trump (@realdonaldtrump) le

Vendredi 10 juin, l’ancien président Bill Clinton prononcera une partie de l’oraison funèbre du champion mort le 4 juin.