Ebere Ngozi (n°23) avec ses partenaires du Nigeria, en juin 2015 au Canada. | Kevin C. Cox / AFP

Les féminines du Paris-Saint-­Germain ont bouclé le championnat, samedi 21 mai, à la deuxième place. L’internationale nigériane, Ebere Ngozi (24 ans), se confie sur cette fin de saison haletante et sur la sélection des Super Falcons, qui s’est qualifiée pour la Coupe d’Afrique des nations, dont elle est tenante du titre.

Au PSG, les exigences de travail au quotidien sont celles des grands clubs. Vous vous êtes rapidement habituée à votre arrivée, l’été dernier ?

En France, la logique est la même qu’au Nigéria. Quand je jouais pour mon premier club, les Rivers Angels, les exigences étaient importantes car c’est le meilleur club du pays. Si on y a gagné énormément de titres (sept depuis 2010 : cinq coupes nationales et deux championnats), ce n’est pas pour rien, c’est que le niveau est là. Après, c’est vrai que c’est un peu différent au Paris-Saint­-Germain, où les infrastructures sont plus importantes, où toutes les composantes hors du terrain sont plus professionnelles. Mais depuis tout jeune, j’ai beaucoup travaillé pour me faire repérer, poussée en permance par mes parents jusqu’au Rivers Angels. Le travail ne me fait pas peur.

Pour l’instant, vous n’êtes que la doublure de l’internationale française Laure Boulleau au Paris-Saint­-Germain... Sur le plan personnel, comment vivez­vous cette situation ?

Avant d’arriver en France, j’étais titulaire indiscutable au Nigéria. Ca a changé en arrivant ici, mais ça ne me dérange pas d’être la doublure de Laure, avec qui je m’entends bien et qui est une très bonne joueuse. Je prépare mes matchs de la même manière, le bien-­être de l’équipe passe avant moi. La concurrence est saine, et le statut de doublure de luxe est inhérent aux exigences des plus grands clubs, qui veulent du monde à tous les postes. Le Paris-Saint­Germain fait partie des meilleurs clubs d’Europe, c’est d’ailleurs pour ça que j’y ai signé l’été dernier : pour passer un cap.

Comment se situe le championnat du Nigeria par rapport à la France ?

Il est d’un bon niveau, il n’y a pas tant de différences que ça entre les filles des deux championnats. Mais cette année, le championnat français, qui est une ligue disputée, est encore plus relevé. Le Paris Saint­Germain (79 points) a terminé à seulement trois points du leader, l’Olympique lyonnais... C’était une fin de saison à suspense !

Le titre national, qui aurait été historique, était un objectif majeur ?

Oui, c’était l’objectif annoncé du club, mais pas que. Le niveau atteint par la section féminine du Paris-Saint-­Germain permet au club d’être compétitif sur différents tableaux et d’avoir chaque année plusieurs objectifs importants. Disons que, en tant que « top club », on vise autant le championnat que la Ligue des champions par exemple !

Vous n’avez pas pris part à la double confrontation remportée contre le Sénégal (1­-1 à l’aller, 2­-0 au retour) et qualificative pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations. Que s’est-­il passé ?

Il y a eu un problème de dates. Pour ces deux rencontres cruciales, le club m’a relaché le samedi 26 mars. J’ai indiqué à ma sélectionneuse, Florence Omagbemi, que j’étais disponible, elle m’a alors répondu que je n’avais pas besoin de venir, que c’était un peu trop juste niveau timing pour faire le déplacement et affronter le Sénégal. Elle m’a en revanche promis qu’elle me convoquerait pour cette Coupe d’Afrique des nations, qui se déroulera entre novembre et décembre au Cameroun, il n’y a donc aucun souci de ce côté là.

A 24 ans, vous comptez déjà vingt sélections avec le Nigéria. Depuis que vous y jouez, la sélection a de très bons résultats en Afrique, mais éprouve plus de difficultés sur la scène mondiale...

Le Nigéria est la meilleure sélection féminine africaine de ces vingt dernières années, indiscutablement. On a remporté neuf des onze éditions de la Coupe d’Afrique des nations, la dernière en 2014. Après, si vous faîtes référence au Mondial 2015 au Canada, où le Nigéria a été sorti dès la phase de groupes, je pense que c’est surtout dû à de la malchance ! On est tombé dans le groupe de la mort (composé des Etats­Unis, futur vainqueur de la compétition, de l’Australie et de la Suède), mais nous avions le niveau pour passer, car nous avons une équipe soudée avec beaucoup de potentiel. Le Nigéria n’a rien à envier à des équipes comme la France ou le Brésil, et peut battre n’importe quelle équipe au monde.