Des Egyptiens manifestent contre la rétrocession des îlots de Tiran et Sanafir à l’Arabie saoudite, en avril, au Caire. | Amr Nabil / AP

Le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative d’Egypte, a annulé mardi 21 juin la rétrocession à l’Arabie saoudite de deux îles de la mer Rouge, contestant la possibilité de céder ces « territoires égyptiens », a-t-on appris de sources judiciaires. Le retour dans le giron de Riyad des îlots de Tiran et Sanafir avait suscité un tollé sur les réseaux sociaux et des manifestations contre le régime du président Abdel Fattah Al-Sissi.

L’arrêt du Conseil d’Etat « annule la signature du représentant du gouvernement » concernant l’accord de démarcation des frontières maritimes signé au début du mois d’avril lors de la visite au Caire du roi Salmane, a indiqué un magistrat de cette institution. Les deux îlots situés stratégiquement à l’entrée du golfe d’Aqaba « ne peuvent être cédés », souligne l’avocat Khaled Ali, qui avait porté plainte devant la justice égyptienne pour protester contre l’accord de rétrocession.

Le gouvernement peut encore faire appel de cette décision administrative. Face aux protestations, il avait affirmé à maintes reprises que ces territoires appartenaient à Riyad, et que l’Arabie saoudite avait demandé en 1950 au Caire d’en assurer la protection. Des manifestations contre la décision de rétrocéder les îles avaient été réprimées par les forces de sécurité.

L’Arabie saoudite reste l’un des principaux soutiens du régime, qui réprime toute opposition depuis qu’il a destitué en 2013 son prédécesseur islamiste démocratiquement élu Mohamed Morsi. Riyad a injecté des milliards de dollars en aides et en investissement dans l’économie égyptienne.