Le ministre de l’économie arrivant au bureau de poste de Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 6 juin, pour la vente en avant-première d’un timbre consacré au Front populaire, affronte des opposants à la loi travail. | ERIC PIERMONT / AFP

« La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler », a répondu le ministre à des opposants à la « loi travail », suscitant une polémique qui divise partisans et adversaires de l’initiateur du mouvement En marche ! Parmi lesquels le journaliste et cinéaste François Ruffin et le président de la société de conseil en stratégie Altermind Mathieu Laine.

« De quoi Macron est-il le nom ? », s’interroge le journaliste et cinéaste François Ruffin, auteur du film « Merci Patron », avant de relever l’avidité, l’arrogance, « la morgue de maître » du ministre de l’économie, « banquier d’affaires qui – selon ses propres dires – a servi de « prostitué pour les PDG, qui en a retiré 2,4 millions d’euros en dix-huit mois et qui, fort de cette douloureuse expérience, vient servir des leçons de « travail » à la nation ». François Ruffin appelle « à un socialisme contre ce socialisme » qu’incarne Emmanuel Macron, défenseur du « nivellement par le bas sous le couvert de modernité, voir d’égalité ».

Tout au contraire, pour Mathieu Laine, président d’une société de conseil en stratégie, considère qu’Emmanuel Macron « non seulement n’insulte pas celui qui venait de lui dire : « Prends garde à toi. (…) Moi, je peux pas me payer un costard ! », mais il aura parlé au total près de vingt minutes avec ces deux opposants, quand d’autres seraient passés devant eux sans leur accorder le moindre regard. C’est donc bien un homme allant au contact, ne ­méprisant pas l’opinion contraire et prenant même le temps d’expliquer, sans dévier de ses convictions, sa conception effectivement radicale de la réforme ». A ses yeux, le ministre est l’incarnation du « libéralisme heureux » et de l’espoir dans un pays « coincé par la CGT et menacé par Daech ».

Pour Mathieu Laine souhaite qu’il se lance dans la course à la présidentielle et l’emporte, le meilleur moyen de « donner la légitimité démocratique à un plan d’action qui devra être hautement réformateur » et d’opérer « un choc de confiance » qui « réhabiliterait immédiatement une image terriblement dégradée de notre pays à l’étranger ».

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François Ruffin : « La macronite ? C’est le “socialisme” dans sa phase terminale », par François Ruffin, journaliste et cinéaste. Selon le réalisateur de « Merci Patron », le ministre de l’économie incarne l’arrogance d’un gouvernement de gauche qui ne mesure pas la difficulté de trouver du travail.

Emmanuel Macron président de la République : « Un choc de confiance », par Mathieu Laine, président de la société de conseil en stratégie Altermind, enseignant à Sciences Po. Le ministre de l’économie n’est pas déconnecté de la réalité sociale et ne méprise pas les classes populaires. Au contraire, il propose de réconcilier les Français dans le cadre d’un libéralisme à visage humain.

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