Le président sud-africain, Jacob Zuma, lors du Jour national de prière, le 22 mai 2016, au stade d’ Absa, à Durban. | RAJESH JANTILAL / AFP

Le parquet sud-africain a décidé, lundi 23 mai, de faire appel d’une décision de justice stipulant que le président Jacob Zuma devait être poursuivi de 783 chefs d’inculpation pour corruption dans une affaire de contrat d’armement, a annoncé le procureur général.

« J’ai décidé de faire appel du jugement rendu à l’unanimité par la haute cour de Pretoria », a déclaré Shaun Abrahams lors d’une conférence de presse à Pretoria. Fin avril, la juridiction avait estimé que le parquet avait agi de façon « irrationnelle » en abandonnant, en 2009 pour vice de forme, les charges de corruption pesant sur Jacob Zuma. Elle avait ajouté que cette décision « devait être revue », renvoyant la balle au parquet.

Embourbé dans plusieurs scandales

Les charges de « corruption », « racket » et « fraude fiscale » avaient été abandonnées in extremis, quelques semaines seulement avant les élections générales de 2009 et l’arrivée à la présidence de Jacob Zuma. Ce dernier était soupçonné d’avoir sollicité des pots-de-vin pour l’attribution d’un important marché public d’armement de quelque 4,8 milliards de dollars (4,3 milliards d’euros) à la fin des années 1990. La décision, lundi, du parquet de faire appel intervient alors que le président Zuma est embourbé dans plusieurs scandales.

En vertu du système judiciaire sud-africain, il revient désormais à la cour d’appel de se prononcer sur la recevabilité ou non de l’appel du parquet. Ce scandale de pots-de-vin impliquant plusieurs industriels européens – dont le français Thomson-CSF (devenu Thales), le suédois Saab et le britannique BAE Systems – empoisonne la vie politique en Afrique du Sud depuis plus d’une décennie.

En 2005, le conseiller financier de Jacob Zuma, Schabir Shaik, avait été condamné à quinze ans de prison pour avoir, notamment, sollicité des pots-de-vin pour lui à Thomson-CSF. Il avait été libéré pour raisons médicales en 2009.