Elles étaient 92 en 2010, 233 en 2015. Le nombre de personnes condamnées en Russie pour des messages « appelant à la haine » sur des réseaux sociaux est en forte augmentation, selon les chiffres de l’organisation Sova. Mais les condamnations sont loin de concerner uniquement des messages racistes ou xénophobes ou d’apologie du terrorisme.

La loi russe prévoit depuis 2002 des peines rendues plus sévères par la suite pour ces différents délits mais aussi pour les menaces contre la sécurité du pays ou « l’ordre constitutionnel ». Vague, le texte a également été utilisé ces dernières années pour condamner des personnes ayant publié des critiques de la politique russe.

Depuis 2014 et la guerre en Ukraine, les « appels à détruire l’intégrité territoriale de la Russie » peuvent ainsi être punis de cinq années de prison. L’agence Associated Press cite par exemple le cas d’un ouvrier du bâtiment condamné à une peine de prison ferme après avoir partagé des articles et vidéos critiques de l’invasion en Crimée sur Vkontakte, l’équivalent russe de Facebook. En déplacement au moment de l’enquête, l’homme a été interpellé par les forces spéciales de la police à son retour chez lui. Lors de son procès, l’homme a expliqué pour sa défense que ses messages n’étaient pas publics, et que seuls ses douze amis sur le réseau social pouvaient les lire. Il a été condamné à vingt et un mois de prison ferme.