Lors d’une simulation d’une attaque terroriste le 21 avril à Lille. | DENIS CHARLET / AFP

Alors que des incidents sont apparus dans le dispositif de sécurité mis en place lors de la finale de la Coupe de France à Saint-Denis, samedi 21 mai, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, devait détailler mercredi 25 mai les moyens déployés à l’occasion de l’Euro 2016, notamment en matière d’effectifs de police et de gendarmerie.

Six mois après les attentats de Paris et Saint-Denis, toute l’attention est portée sur le risque terroriste au cours de cet événement qui doit réunir, du 10 juin au 10 juillet, 24 sélections nationales et pas moins de 2,5 millions de spectateurs dans les stades.

Lors de la rencontre entre l’OM et le PSG, samedi 21 mai au Stade de France, des attroupements massifs s’étaient formés aux points d’entrée, entraînant des mouvements de foule, tandis que des débuts d’incendie avaient été constatés dans les tribunes et que des gaz lacrymogènes étaient employés au moment de la sortie de match… Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé lundi que ces « dysfonctionnements » seraient corrigés. Dans un entretien à L’Equipe, le 25 mai, le ministre assure que ce match « n’avait pas valeur de test pour l’Euro ». « Ce n’était pas le même public, pas le même organisateur, ni le même dispositif de sécurité. En revanche, ce qui s’est passé doit être pris en compte et appelle une vigilance accrue », a affirmé le ministre.

« 100 % de précautions »

« Notre objectif est que l’Euro soit une grande manifestation festive, mais nous devons la vérité aux Français. Zéro pour cent de précautions, c’est 100 % de risques, mais 100 % de précautions, ce n’est pas le risque zéro… Nous faisons tout pour éviter une attaque terroriste, et nous nous préparons à y répondre », continue Bernard Cazeneuve.

Mercredi, il devait ainsi donner des premiers gages lors d’une conférence de presse organisée avec Euro 2016 SAS et le club des villes hôtes et dans laquelle il détaillait que 42 000 policiers et 30 000 gendarmes seront mobilisés au cours du championnat européen de football, le plus important événement organisé en France en termes de sécurité. Les congés et formations des policiers de la préfecture de police de Paris ont ainsi été suspendus durant la période afin d’assurer une présence maximale sur la voie publique. Côté privé, l’Euro 2016 doit par ailleurs réunir plus de 10 000 agents.

En plus des grands axes, aéroports et gares, les effectifs des forces de l’ordre seront déployés notamment aux abords des stades et des camps de base, qui regroupent pour chacune des sélections, un hôtel, un terrain d’entraînement et un aéroport à proximité. En outre, 17 officiers de liaison et de sécurité ont été spécifiquement sélectionnés et affectés auprès de chaque équipe, de même qu’au moins deux hommes du RAID, la force d’intervention spéciale de la police nationale, assureront en permanence la « protection rapprochée » de chaque délégation.

« Patrouilles préventives »

Les « fan-zones », ces espaces dédiés à la retransmission des matchs sur écran géant, et capables d’accueillir jusqu’à 100 000 personnes à Paris, seront sécurisées par des effectifs du privé sous la responsabilité des collectivités territoriales mais les forces de police auront la possibilité d’y effectuer des « patrouilles préventives » ou d’intervenir en civil pour constater ou prévenir des infractions. Au total, ce sont 8 millions d’euros que l’Etat va consacrer à la sécurité des fan-zones, parmi lesquels 1,9 million est dévolu à l’équipement des villes hôtes en vidéosurveillance.

Pour lutter contre le hooliganisme, facteur de risque récurrent lors de ces compétitions, 200 policiers étrangers seront intégrés à des équipes mobiles et patrouilleront en uniforme aux abords et dans les stades, fan-zones, aéroports et gares. En complément des dispositifs policiers d’identification et de prévention, des « sections d’intervention rapide » constituées de policiers en tenue de sport et sans arme, pourront repérer et interpeller d’éventuels « fauteurs de trouble ».

Tandis que l’Euro 2016 sera toujours en cours, le Tour de France s’élancera du pied du Mont-Saint-Michel le 2 juillet. Bernard Cazeneuve a annoncé mardi 24 mai qu’« au moins 23 000 gendarmes et policiers ser[aie]nt présents au bord des routes », soit un peu plus que d’ordinaire. Pour « la première fois », le GIGN, l’unité d’élite de la gendarmerie, accompagnera le Tour, « prêt à intervenir à tout moment ».