Des supporteurs russes dans la fan zone de Marseille, le 11 juin. | Laurent Cipriani / AP

Des supporteurs russes contrôlés par la gendarmerie, mardi 14 juin, dans le sud de la France, vont être expulsés du pays, car ils sont soupçonnés de présenter une menace à l’ordre public après les incidents survenus samedi en marge du match de l’Euro 2016 Angleterre-Russie à Marseille. Au moment de leur interpellation, ils s’apprêtaient à partir en autocar pour Lille, où leur équipe doit affronter celle de la Slovaquie mercredi après-midi.

Les vérifications d’identité de vingt-neuf supporteurs russes étaient en cours mardi matin dans un hôtel de Mandelieu-la-Napoule, près de Marseille, où ils séjournaient. L’opération de contrôle n’est pas terminée, mais les autorités ont d’ores et déjà décidé de placer certains d’entre eux en centre de rétention en vue de leur expulsion du pays, ont dit les autorités à l’Agence France-Presse.

Une liste de hooligans « à risque »

Les contrôles d’identité effectués par la gendarmerie se font en coordination avec la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH). Il s’agit notamment de vérifier si ces Russes font partie d’une liste de hooligans « dits à risque », a précisé François-Xavier Lauch, sous-préfet du département des Alpes-Maritimes.

Les violents incidents qui se sont déroulés tout au long du week-end à Marseille ont impliqué notamment des supporteurs russes et anglais, mais aussi des français. Ces affrontements ont fait trente-cinq blessés, quasi tous anglais, le plus grièvement atteint était toujours lundi dans un état « critique » mais stable, selon le procureur de Marseille, Brice Robin.

« Un problème d’information venue de Russie »

Dix personnes ont été jugées lundi à Marseille pour ces faits et ont été condamnées à des peines allant jusqu’à un an de prison ferme, mais aucun hooligan russe n’a été interpellé, alors qu’ils semblent être à l’origine des heurts avec les Anglais.

Mardi, sur RTL, le porte-parle du gouvernement, Stéphane Le Foll a déploré « un problème d’information venue de Russie ». « Il semble de manière très claire qu’une partie de ceux qui ont été les plus violents, et qui se sont dans le Vieux-Port de Marseille attaqués en particulier aux supporteurs anglais, étaient des Russes qui sont venus par petits groupes. Et là, il y a un vrai sujet de collaboration pour empêcher ce type de groupes d’agir ».

Lundi, le ministre des sports, Patrick Kanner, avait déjà estimé que la Russie n’aurait « jamais dû laisser passer » ces hooligans. Selon lui, la sécurité sera nettement renforcée lors du prochain match de la Russie, contre la Slovaquie, mercredi à 15 heures à Lille.