Une victoire 2-0, une qualification pour les huitièmes de finale de « son » Euro et des stars qui marquent : « Si l’on s’en tient juste aux résultats, les Français ont de quoi être ravis », estime le quotidien britannique The Guardian. Mais au-delà du score, la presse étrangère se montre sans pitié avec le jeu des Bleus, incapables d’inquiéter l’Albanie pendant quatre-vingt-neuf minutes.

« On a de nouveau vu une équipe française floue, mal réveillée et désorientée », assène ainsi le journal espagnol El Pais, qui assure que la France ne doit son salut qu’à « la chance dans un jeu de roulette russe ». Même son de cloche du côté d’El Mundo, qui souligne que la sélection française « joue n’importe comment : elle n’a ni consistance, ni plan, ni conviction en ce qu’elle fait. Mais une chose la distingue des autres : la passion avec laquelle elle affronte les problèmes ».

Deschamps, coupable numéro un

Des problèmes qui viennent, de l’avis général, de l’entraîneur français, Didier Deschamps, « coupable d’avoir abandonné Pogba, et surtout Griezmann, sur le banc », selon le journal italien La Repubblica. Le sélectionneur a effectué un choix tactique après les contre-performances des deux stars des Bleus face à la Roumanie en match inaugural, mais ce sont finalement eux qui ont fait basculer la rencontre face à l’Albanie.

Didier Deschamps,le 15 juin. | Thanassis Stavrakis / AP

« Personne ne sait ce qu’il s’est passé dans la tête du sélectionneur français » en laissant Griezmann et Pogba sur le banc, s’interroge encore le journal portugais El Observador, qui avance : « Il a joué avec le diable. » Côté allemand, le quotidien Der Spiegel ne parvient pas à comprendre la décision de Deschamps : « Imaginez si Joachim Löw se privait de Toni Kroos et de Thomas Müller pour jouer un match de Coupe d’Europe… »

« La France peut passer à côté de son Euro »

La Vanguardia va encore plus loin dans son jugement du coach français. « Ce n’est jamais une bonne idée de se tirer une balle dans le pied, ni dans la vie, ni dans le football. Hier soir au Vélodrome, Deschamps a vidé son chargeur jusqu’à ce qu’il ne lui reste qu’une seule balle. Et la France a pu respirer, puisque le sélectionneur français a changé son fusil d’épaule et retiré le doigt de la gâchette. » Pour le quotidien catalan, Griezmann était cette « dernière balle » pour un Deschamps « désespéré », sauvé par le but du joueur de l’Atletico Madrid. « Les joueurs ont gagné. La France a gagné. Deschamps a perdu », conclut La Vanguardia.

Désormais, « la France n’est pas à l’abri de passer à côté de son Euro », prévient le quotidien suisse 24 heures. « Les Bleus sont qualifiés pour les 8es de finale mais ont bien des choses à régler », note le journal de Lausanne. The Times, à Londres, se pose aussi de nombreuses questions sur ces favoris qui possèdent « tellement de talents, mais si peu de direction » :


Sont-ils assez bons pour gagner le tournoi – leur tournoi ou sont-ils meilleurs sur le papier que sur le terrain ? L’équipe est-elle bénie par une avalanche de talents que peu de pays en Europe peuvent aligner, ou déséquilibrée par cette collection d’individus qui font envie, mais qui restent incompatibles ? »

Bref, « la France semble assaillie par l’indécision », tranche The Independent.