Désastreuse au Mondial brésilien de 2014 puisqu’elle fut éliminée dès le premier tour, l’Espagne a fait un premier pas pour renouer avec son âge d’or en dominant la République tchèque, lundi 13  juin à Toulouse, emprise que ne reflète pas l’étroitesse du score (1-0). Les double tenants du trophée européen se sont imposés grâce à un but tardif (87e minute) de Piqué, le défenseur central de Barcelone bien connu des fans de la chanteuse Shakira. Inscrit à leur heure, espagnole, pour ce match qui avait débuté à celle de la siesta.

La pelouse détrempée et le temps gris étaient favorables aux Tchèques. Les patronymes slaves des arbitres assistants, Pawel Sokolnicki, Pawel Raczkowski ou Tomasz Musial, auraient pu l’être si ces assesseurs n’étaient polonais. Tous les autres paramètres jouaient en revanche pour l’Espagne, à commencer par le Stadium de Toulouse, acquis à la Roja – même si de loin rien ne distingue les maillots rouges des supporteurs. Les hommes de Vicente del Bosque évoluant pratiquement à domicile, à 150 km de sa frontière, et exerçant rapidement une domination de puissance invitante.

Rythme vif et agréable

Le gardien David de Gea, dont le nom a été associé à un scandale d’orgie tarifée, est dans les buts espagnols. En face, le monument vivant Petr Cech (34 ans, 122e sélection), récent recordman national de capes, a de fortes chances d’être davantage sollicité. La République tchèque mise sur l’expérience de ses anciens. L’animation du jeu est confiée au capitaine Tomas Rosicky (35 ans et 104 sélections), qui ne joue pratiquement jamais avec son club d’Arsenal. Derrière lui, on trouve le Bordelais Jaroslav Plasil (34 ans et 101 sélections). Moins rassurants sont les deux pensionnaires du Viktoria Plzen en défense et deux titulaires émargeant à Bursaspor, dont l’avant-centre Tomas Necid. A priori, ce casting ne risque pas de peser lourd face à une dream team constituée de stars du Real Madrid, de Barcelone et de grosses cylindrées anglaises.

A la circulation fluide du ballon des Espagnols, les Tchèques opposent des remontées rapides qui leur permettent d’être les premiers à s’approcher du but adverse grâce à un coup franc dangereux dès la 5e minute, mal exploité. Dans la foulée, un contre révèle la fébrilité de la défense ibérique. Mais le milieu, lui, a déjà imposé sa loi, avec Iniesta en chef d’orchestre. C’est devant qu’il faudra faire ses preuves. A gauche, Nolito (Celta Vigo), semble n’avoir pas compris la règle du hors-jeu, en pointe Morata (Juventus Turin) est maladroit dans ses contrôles, également avec le juge de touche, qu’il tacle par mégarde. Le rythme est vif, agréable, avec une volonté de jouer de part et d’autre.

Il faut néanmoins attendre la fin du premier quart d’heure pour la première action de but. Morata, idéalement servi par David Silva, reprend, mais bute sur Cech. La pression espagnole s’accentue, en tentant d’enfoncer le côté gauche de la défense tchèque, maillon faible avec les deux joueurs de Plzen, le latéral David Limbersky et Roman Hubnik. Le jeu s’éloigne inexorablement des buts de de Gea à mesure que la Roja pénètre dans la surface de réparation, puis les six mètres de l’adversaire.

Piqué délivre l’Espagne en fin de match

Les occasions s’enchaînent : seul devant Cech, Nolito croise trop son tir, avant que Jordi Alba puis Fabregas n’échouent à portée du géant d’Arsenal. Optimistes, les supporteurs tchèques déclenchent une ola, une rareté dans cet Euro. Leurs joueurs, dépassés par la vivacité espagnole, sont en effet progressivement réduits à courir derrière le ballon et à dégager en catastrophe après seulement une demi-heure. On n’attend plus que l’inéluctable après une reprise de volée de Bousquets, une tentative de lob d’Iniesta... Une frappe de Nolito sur une passe au millimètre d’Iniesta trouve le cadre mais Cech se détend, avant d’intervenir quelques secondes plus tard devant David Silva. Dans ce contexte, Necid, isolé, se surprend d’être près d’ouvrir le score avant la mi-temps.

A la reprise, la ruée roja reprend. Cech manque d’être trompé par un de ses défenseurs, puis c’est au tour de Sergio Ramos d’être contré in extremis. Les Tchèques écopent et guettent la faille. Sur un coup franc, Hubnik, à la réception, manque à son tour de marquer. Avertissement sans frais, pourtant suivi de deux occasions chaudes pour les Tchèques, avec des centres filant devant le but de de Gea sans trouver preneur.

Sur l’autre but, David Silva rate inexplicablement le cadre alors que Cech semblait crucifié. Del Bosque achangé ses attaquant avec les entrées du Basque de l’Atletico Bilbao Aritz Aduriz et du Barcelonais de Chelsea Pedro Rodriguez. Celui-ci participe à la libréation espagnole. Après une percée de Juanfran côté droit, il remet sur l’autre flanc à Iniesta qui centre et trouve la tête de Piqué. L’héroïque Cech doit céder. Dans les arrêts de jeu, Vladimir Darida a une occasion exceptionnelle d’égaliser mais son tir se concentre sur de Gea. La morale est sauve.

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