Andi Lila peut exulter : le but de son coéquipier Sadiku a offert la première victoire à l’Albanie dans un Euro. | Michael Sohn / AP

On attendait la Roumanie et on n’a presque vu que l’Albanie. Aussi bien dans les tribunes que sur le terrain, les Albanais ont dominé les débats. Victorieuse 1 à 0, la sélection albanaise a remporté dimanche 19 juin à Lyon sa première victoire après deux défaites face à la Suisse et à la France. Les Roumains, quatrièmes avec un point, sont éliminés.

Albanais et Roumains jouaient leur avenir dans la compétition sur la pelouse parfaite du Parc OL, qui est trop récente pour connaître les désagréments de celle du stade Pierre-Mauroy (Lille) ou du Vélodrome (Marseille). La Roumanie pouvait viser l’une des quatre troisièmes meilleures places et même encore la deuxième place du groupe A. Ce sont pourtant les Albanais qui se replacent dans cette quête à la qualification aux huitièmes de finale. Il faudra attendre les résultats des autres groupes, notamment les C, D et E.

Pour leur première participation à l’Euro, les footballeurs albanais peuvent compter sur un formidable soutien populaire. Le rouge étant en majorité. Aux alentours du stade, les supporteurs albanais ont montré une grande maîtrise de la décoration de voitures. Les immatriculations des véhicules étaient principalement suisses. La diaspora albanaise a profité de la proximité de la Suisse avec Lyon pour venir en masse supporter son équipe.

Forte présence de la diaspora albanaise de Suisse

On a assisté à un folklorique balai de grosses ou moins grosses cylindrées, qui arboraient toutes le drapeau rouge frappé de l’aigle noir à deux têtes. On trouvait la bannière albanaise en évidence sur les capots, brandie par les fenêtres des voitures et même en protège rétroviseurs… Le chapeau traditionnel (Plisat ou Qëlesh), sorte de bonnet blanc qui couvre l’arrière du crâne, trônait sur beaucoup de têtes.

L’entame de la partie était roumaine. Fort de trois quarts de finale à l’Euro (1960, 1972 et 2000), la sélection roumaine imposait sa maîtrise. Une première frappe de Ovidiu Hoban était relâchée par Etrit Berisha (4e), puis Bogdan Stancu obligeait le gardien albanais à faire usage de ses deux poings (7e). Le joueur du Steaua Bucarest, Nicolae Stanciu, faisait admirer sa technique.

L’aigle noir à deux têtes était présent partout dimanche au Parc OL. | KAI PFAFFENBACH / REUTERS

Les Albanais n’opposaient longtemps qu’une détermination sans faille. Ainsi, Migjen Basha se prenait pour Nigel De Jong en finale du Mondial 2010 et écopait d’un carton jaune pour un pied très haut sur Hoban (5e). La combativité du capitaine Ansi Agolli montrait l’exemple.

Mais les joueurs de l’Italien Giovanni De Blasi sortaient progressivement de leur réserve. Sur un centre d’Armando Sadiku, Ermir Lenjani, Rennais prêté à Nantes la saison dernière, n’en revenait pas lui-même de manquer la cible (22e). Ledian Memushaj échouait une première fois sur Cipiran Tatarusanu (34e) avant de provoquer par un centre une sortie hasardeuse du gardien roumain. Armando Sadiku ouvrait le score d’une reprise de la tête pour l’Albanie (43e, 1-0).

Des huitièmes en attente pour les Albanais

La deuxième période n’allait pas mieux débuter pour les Roumains. L’avant-centre Denis Alibec se blessait lors d’un contact avec Basha. Évacué sur la civière, il était remplacé par Gabriel Torje (56e). Sans inspiration, les Roumains ne parvenaient plus à inquiéter Berisha. L’entrée en jeu de Florin Andone n’y changeait rien, tout comme cette frappe lointaine et complètement dévissée de Torje (69e).

Le sort s’acharnait sur les joueurs d’Anghel Iordanescu : lorsqu’ils parvenaient enfin à s’illustrer, leur beau mouvement était stoppé par un hors-jeu discutable. Stancu allait vraisemblablement égaliser (72e). Et quatre minutes plus tard, la barre de Berisha repoussait la tentative excentrée d’Andone. L’ovation albanaise pouvait saluer l’entrée en jeu de Lorik Cana (83e), expulsé en ouverture contre la Suisse. Le défenseur central Mërgim Mavraj loupait le break (86e).

Nantie de cette première victoire dans un Euro, la sélection albanaise n’a désormais plus qu’à rejoindre son camp de base breton. À Perros-Guirec, dans les Côtes-d’Armor, une fébrile attente va débuter. Les Albanais ne sont plus maîtres de leur destin mais rêvent des huitièmes de finale.

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