Un réfugié se tient debout dans le camp de fortune où sont installés une centaine de réfugiés dans le jardin d'Eole, à Paris, le 31 mai 2016. | RAFAEL YAGHOBZADEH / HANS LCAS pour « Le Monde »

Un campement de près de 400 migrants, qui s’était constitué ces derniers jours sous le métro aérien, à la station La Chapelle, dans le nord de Paris, a été évacué jeudi 16 juin. « Au total 378 personnes ont été prises en charge », a-t-on appris auprès de la préfecture de région, à l’issue de cette opération qui s’est déroulée dans le calme.

Les migrants, dont beaucoup de Soudanais et quelques Afghans, ont commencé à monter peu après 7 heures dans des bus qui devaient les acheminer jusqu’à une trentaine de centres d’hébergement à Paris et en Ile-de-France. La circulation avait été coupée sur la partie nord du boulevard de La Chapelle le long du campement.

Un peu moins d’une dizaine de femmes ont également été prises en charge lors de cette opération menée par la préfecture de région, la préfecture de police, la Ville de Paris et des associations dont Emmaüs et France Terre d’asile.

Des hébergements trouvés

Mercredi, environ 80 tentes abritant 160 personnes avaient été recensées sur ce campement situé à La Chapelle, dans le 18e arrondissement, selon la Ville de Paris. « La volonté, c’était d’agir le plus vite possible avant que le campement ne devienne trop important », avait informé sur place Patrick Vieillescazes, le chef de cabinet du préfet de région.

« L’enjeu était de trouver les hébergements, et là, on les avait. »

Les autorités voulaient éviter la répétition des précédents scénario, où les derniers campements avaient connu une croissance exponentielle en quelques semaines avant d’être évacués.

24e opération du genre

Le 6 juin, près de 1 900 migrants, notamment soudanais et afghans, avaient été évacués du campement des jardins d’Eole, situé dans les 18e et 19arrondissements, et emmenées dans des lieux d’hébergement en Ile-de-France. Un mois plus tôt, plus de 1 600 migrants avaient été pris en charge lors de l’évacuation d’un campement qui s’était reformé sous le métro Stalingrad.

En pleine crise migratoire en Europe, l’évacuation de jeudi est la 24e opération du genre organisée à Paris depuis juin 2015, selon le décompte de la préfecture de région. La première, le 2 juin 2015, concernait déjà un campement situé sous le métro aérien à La Chapelle.

Face à l’engorgement actuel, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé au début du mois la création prochaine d’un camp humanitaire pour réfugiés dans la capitale, destiné à ouvrir d’ici à la fin de l’été et dont le lieu d’implantation reste à déterminer.