Facebook prévoit une formation supplémentaire pour ses équipes chargées de la rubrique « Trending Topics » (AP Photo/Matt Rourke, File) | Matt Rourke / AP

Accusé de censure par la droite américaine, Facebook a annoncé lundi 23 mai une série de mesures pour que le choix des sujets dans sa section « trending topics » ne fasse plus débat. Dans le même temps, le réseau social a assuré, enquête interne à l’appui, que sa sélection d’articles d’actualité est objective.

C’est ce que précise Colin Stretch, le conseiller juridique de Facebook, dans une lettre de douze pages adressée au sénateur républicain du Dakota du Sud, John Thune. Président de la commission du commerce au Sénat américain, ce dernier avait lui-même par courrier sommé la société de s’expliquer sur ses choix. « Notre enquête n’a révélé aucun indice de parti pris politique systématique dans la mise en évidence des articles inclus dans la rubrique “trending topics », assure M. Stretch. Cette pastille mentionnant les sujets les plus discutés sur le réseau social est inexistante sur la version française. « Notre analyse indique en fait que les taux d’approbation de sujets progressistes ou conservateurs sont pratiquement identiques », ajoute-t-il.

L’enquête a toutefois montré que certaines thématiques pouvaient être temporairement supprimées lorsqu’elles n’étaient pas assez présentes dans les médias. Elle n’écarte pas l’hypothèse d’un acte isolé d’un employé.

Le groupe va donc établir des directives plus claires pour les éditeurs de la section. Des formations supplémentaires afin d’éviter toute sélection tendancieuse et des procédures d’évaluation plus strictes sont également prévues. Enfin, les équipes du réseau social ne s’appuieront plus sur une liste de sites d’actualité référents.

La nouvelle a réjoui Brent Bozell, président de l’organisme conservateur Media Research Center : « Facebook se fiait en majorité à des médias libéraux et de gauche. En ne s’appuyant sur aucun organe de presse, Facebook retourne à ses racines de neutralité. »

Mark Zuckerberg a rencontré des leaders de la droite américaine le mercredi 18 mai. | Manu Fernandez / AP

Depuis la publication d’un article sur le site Gizmodo dans lequel un employé anonyme affirmait que Facebook écartait régulièrement des sujets aux thèmes conservateurs, le patron du réseau social, Mark Zuckerberg, a été soumis à une lourde pression de la part du camp républicain.

Dans une volonté d’apaisement, le jeune milliardaire avait rencontré, le 18 mai, des leaders de la droite américaine, comme l’influent chroniqueur Glenn Beck.