Les joueurs du PSG lors de la finale de la Coupe de France, à Saint-Denis le 21 mai. | FRANCK FIFE / AFP

Les nouveaux riches contre les vieilles puissances. Dans le classement des clubs de football les plus valorisés, publié mardi 24 mai par le cabinet d’audit KPMG, les premiers ont encore un peu d’avance vis-à-vis des secondes dans la hiérarchie des armadas européennes. Mais l’écart se resserre au fil des ans, dans une inflation continue des actifs.

Le Real Madrid, Manchester United et Barcelone, le trio de tête de ce classement, affichent une valorisation à 2,9 milliards d’euros pour les deux premiers et 2,7 milliards pour le troisième. Historiquement dominants dans leurs championnats domestiques et sur la scène européenne, Merengue, Red Devils et Blaugranas contribuent pour près d’un tiers au total de la valeur des 30 premières formations de ce classement annuel. Derrière, les valeurs sûres du football européen que sont le Bayern Munich (2,1 milliards d’euros) et Arsenal (1,6 milliard) complètent un quintet de mastodontes financiers, à la réputation et aux revenus mondiaux.

Sauf que les nouveaux venus contestent cette suprématie. A l’image des investissements colossaux d’Abou Dhabi dans le club de Manchester City, depuis 2008, la course à la valorisation a gagné de nombreux clubs à qui les puissances émergentes et les grandes fortunes font les yeux doux. Manchester City, 6e, et Chelsea, 7e, talonnent ceux qui les martyrisaient il y a encore une dizaine d’années.

Monaco, Marseille et Lyon, seconds rôles européens

Et puis il y a le PSG. Investi par le Qatar à l’été 2011, le club de la capitale se classe 10e d’un classement fondé sur cinq critères différents : la rentabilité, la popularité, le potentiel sportif, les droits de diffusion et le fait de posséder ou non son stade. Des éléments que le PSG ne maximise pas encore, notamment la renommée à l’international ou une enceinte dont le club disposerait à sa guise. Avec une valorisation à 843 millions d’euros en 2016, le Paris-Saint-Germain rattrape pourtant son retard au fur et à mesure des transferts qui n’ont plus rien à envier au trio de tête.

Les autres clubs français sont en revanche en moins bonne posture : valorisés à un peu moins de 200 millions d’euros, Monaco, Marseille et Lyon pointent en 26e, 27e et 29e positions. Faibles pour le gotha du football européen, ces trois clubs tentent de rester viables grâce à des atouts différents. Quand Monaco bénéficie de ses investissements russes pour recruter de jeunes talents qu’il revend à prix d’or après une ou deux bonnes saisons, Marseille s’appuie sur une popularité considérable en France, indispensable quand il s’agit de vendre des maillots et des produits dérivés. Moins, il est vrai, au moment de se livrer à la vérité du terrain. Enfin, l’Olympique lyonnais, coté en Bourse, est l’un des rares clubs français à être propriétaire de son stade, le Parc OL. Autre actif apprécié des investisseurs, son centre de formation qui irrigue quelques-unes des meilleures équipes d’Europe.

Mais le nouveau géant parisien et les trois outsiders hexagonaux cachent un championnat moins compétitif qu’ailleurs, que des droits de diffusion peu élevés au regard de ses voisins handicapent à moyen terme. En comparaison, 40 % des 32 clubs du classement de KPMG viennent d’Angleterre, pays où l’explosion des droits à partir de l’année prochaine (6,7 milliards d’euros sur trois ans) va creuser encore un peu plus l’écart avec le reste du continent. Le PSG devra le combler seul s’il veut jouer dans la cour des (très) grands.