En février, dans la ville de Bauzen, à l’est du pays, un ancien hôtel en cours de reconstruction pour devenir un foyer de demandeurs d’asile a été incendié. | RICO LOEB / AFP

En 2015, l’Allemagne a comptabilisé cinq fois plus de délits, attribués à l’extrême droite, contre les foyers de réfugiés, a déclaré lundi 23 mai le ministre de l’intérieur, Thomas de Maizière. Avec 923 délits enregistrés, cela correspond à une hausse de 427 % en un an.

L’essentiel des infractions consiste en des actes sans violence physique, comme par exemple des graffitis, le déploiement de bannières nazies ou l’incitation à la haine. Selon les chiffres du ministère, publiés dans un rapport annuel sur la criminalité, sur le millier de délits comptabilisés, 177 étaient des actes de violences, contre 26 en 2014.

347 délits contre des foyers en 2016

Les autorités allemandes se sont inquiétées à de nombreuses reprises de la forte hausse des crimes et délits racistes, dans le sillage de l’arrivée de 1,1 million de candidats à l’asile en Allemagne. Au total en 2015, environ 23 000 délits ont été attribués à l’extrême droite (+ 35 %), dont 1 485 actes de violences.

« Un recul des chiffres de la criminalité politique n’est pas à attendre en 2016 malheureusement. D’ores et déjà au premier trimestre, 347 délits contre des foyers de réfugiés ont été enregistrés », a annoncé le ministre.

Les infractions d’extrême gauche ont aussi connu une forte augmentation en 2015 avec quelque 9 600 délits (+ 18,3 %) dont 2 246 actes de violences (+ 34,9 %) commis dans la plupart des cas contre des adversaires politiques ou des policiers.