L’espérance de vie dans le monde a augmenté de cinq ans entre 2000 et 2015, a annoncé, jeudi 19 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), grâce, notamment, aux progrès enregistrés en Afrique dans la lutte contre le sida et le paludisme. Il s’agit de la hausse la plus rapide depuis les années 1960.

Ces progrès inversent les tendances à la baisse observées dans les années 1990, notamment en Afrique à cause de l’épidémie de sida et en Europe de l’Est après la chute de l’Union soviétique. La hausse a été la plus rapide dans la région africaine, où l’espérance de vie a gagné 9,4 ans pour atteindre 60 ans, grâce aux progrès en matière de survie de l’enfant, de lutte contre le paludisme et d’extension de l’accès aux soins et aux médicaments antirétroviraux pour le traitement du VIH.

« Progrès inégaux »

« Le monde a progressé à grands pas pour réduire les souffrances inutiles et le nombre des décès prématurés dus aux maladies que l’on peut éviter et les traiter, a déclaré le docteur Margaret Chan, directrice générale de l’OMS. Mais ces progrès ont été inégaux. Aider les pays à atteindre la couverture sanitaire universelle en se fondant sur un solide système de soins de santé primaires est la meilleure chose que nous puissions faire pour veiller à ne laisser personne à la traîne. »

Le rapport montre que les nouveau-nés dans 29 pays, tous à haut revenu, ont une espérance de vie moyenne d’au moins 80 ans tandis que, dans 22 autres pays, tous en Afrique subsaharienne, elle est de moins de 60 ans.

Les statistiques indiquent qu’une fillette née aujourd’hui au Japon a la plus longue espérance de vie : 86,8 ans. Pour les hommes, c’est la Suisse qui offre le meilleur environnement, avec une durée de vie moyenne de 81,3 ans. La Sierra Leone occupe la dernière place du classement pour les deux sexes, avec 50,8 ans en moyenne pour les femmes et 49,3 ans pour les hommes.

Pour allonger encore la durée de vie, l’OMS pointe des domaines où des progrès sont nécessaires : fournir de l’eau potable à quelque 1,8 milliard de personnes qui boivent de l’eau contaminée chaque jour, réduire le nombre de fumeurs qui dépasse le milliard dans le monde et donner accès à des toilettes salubres aux 946 millions de personnes qui défèquent en plein air.