Le député de Paris Denis Baupin, le 2 décembre 2015. | MARTIN BUREAU/ AFP

Ce sont cinq nouveaux témoignages, dont deux à visage découvert, que Mediapart et France Inter publient lundi 30 mai. Cinq nouveaux témoignages de femmes, qui ne sont pas toutes des militantes écologistes, disant avoir été victimes de harcèlement ou d’agression sexuels de la part du député de Paris, Denis Baupin, entre 1997 et 2014. Déjà accusé par plusieurs élues de harcèlement sexuel, le député écologiste Denis Baupin avait démissionné le 9 mai de la vice-présidence de l’Assemblée nationale, tout en dénonçant des allégations « mensongères » et « diffamatoires ». Dans la foulée, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.

Après Sandrine Rousseau, Isabelle Attard, Elen Debost, Annie Lahmer et quatre autres élues, Geneviève Zdrojewski, Laurence Mermet et trois autres femmes dénoncent aujourd’hui des actes relevant du harcèlement de la part du dirigeant historique des Verts.

« Il m’a plaquée contre le mur »

Geneviève Zdrojewski, retraitée de l’administration, affirme avoir été « agressée physiquement » à deux reprises par Denis Baupin. Elle était alors chef du bureau du cabinet de la ministre de l’environnement Corinne Lepage :

« La première fois, M. Baupin est entré dans mon bureau rapidement, de façon tout à fait inattendue, et il s’est jeté sur moi. Je me suis mise à crier. Il m’a dit : “Arrête de crier, ta secrétaire va nous entendre.” Moi j’ai dit : “Mais c’est insupportable. Stop, arrête.” J’étais furax. Donc il est sorti. »

La deuxième fois, dit-elle, c’était dans les toilettes.

« Là, il m’a plaquée contre le mur, avec les mains sur mes seins, et pour essayer de m’embrasser. Les deux fois, c’était brutal et sexuel. »

Au début des années 2000, Laurence Mermet dirige la mission communication de la Direction de la voirie et des déplacements, sous l’autorité de Denis Baupin. Alors qu’elle participe à une réunion politique des Verts, celui-ci vient s’asseoir juste derrière elle, rapporte-t-elle.

« [Il] a commencé à me caresser la nuque avec insistance, sans aucune ambiguïté quant au registre de ses gestes, on ne peut plus intime. Estomaquée, je lui ai alors fait comprendre fermement que je n’étais pas intéressée par cela avec lui et l’ai repoussé fermement. »

Au total, Mediapart et France Inter affirment avoir révélé 13 cas pouvant relever de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle ou d’appels téléphoniques malveillants de la part de Denis Baupin. S’il a démissionné de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale depuis la révélation de cette affaire, il conserve son mandat de député.