Vous ne savez pas quelle équipe supporter ? Il y a pourtant une solution : consulter les étoiles. Quelque part entre Vénus, Neptune et le Stade du Roudourou, une équipe ressemble forcément à votre signe zodiacal – la preuve avec leurs statistiques, compilées du début des phases éliminatoires en septembre 2014 aux récents matchs préparatoires, arrêtés au 31 mai.

Bélier

Manifestement, regarder derrière n’est pas votre priorité ; mais personne n’a encore trouvé comment vous empêcher d’avancer. Résultat, votre tempérament de rentre-dedans se manifeste de manière très littérale : avec vous, sur un terrain de foot, tout rentre.

Vous êtes pour la Slovaquie, la seule équipe en lice capable d’afficher en même temps la troisième meilleure attaque (2,3 buts marqués par matchs) sur les deux dernières années et la plus mauvaise défense ex aequo (1,3 but encaissé en moyenne). Au moins avec vous, il y a du spectacle, comme lors de ce 3-2 contre la Suisse en amical en novembre, et même des surprises, à l’image de votre victoire 3-1 contre l’Allemagne fin mai.

Taureau

Conquérant comme le bélier, mais un peu plus terre à terre que lui, féroce comme le lion, mais sans besoin d’en rajouter, vous savez aller droit au but. Et à ce petit jeu, vous êtes inarrêtable.

Vous êtes l’Angleterre, brillante deuxième meilleure attaque des 24 équipes qualifiées avec 2,6 buts marqués en moyenne, mais avec une défense solide (3 buts encaissés). Vous êtes l’une des quatre seules équipes à avoir remporté vos dix matchs lors des éliminatoires, et n’avez peur de personne. En amical, vous avez déjà affronté l’Allemagne, l’Espagne, la France et les Pays-Bas, pour deux victoires et deux défaites.

Gémeaux

Soyons honnêtes : on ne vous comprend pas. Vous avez l’air d’être deux dans votre tête (ou vos chaussures à crampons). Vous avez absolument tout pour gagner, une école tactique réputée, une culture de la gagne, des talents offensifs en pagaille, mais une fois sur le terrain, c’est votre double qui vous remplace et ne fait rien qu’à tout gâcher.

Vous êtes l’Allemagne, championne du monde en titre après une mémorable victoire 7 buts à 1 contre le Brésil en demi-finale et une campagne d’éliminatoires logiquement terminée à la première place. Mais vous êtes aussi l’Allemagne, cette équipe qui a la plus mauvaise défense des équipes qualifiées et un des ratios de défaite les plus élevés sur les matchs de préparation : 4-1 face à l’Italie, mais 0-2 contre la France, 2-3 contre l’Angleterre, 1-3 contre la Slovaquie. Das ist nicht normal.

Cancer

On vous dit sensible, émotif, poète, et on ne voit pas bien ce que vous viendriez faire avec des chaussures à crampons sur un terrain de football, mais qu’importe. De nombreuses équipes font justement le déplacement en France en se contentant de rêver.

Vous êtes l’Albanie, le petit poucet de la compétition avec sa modeste 42e place au classement FIFA. Votre campagne de matchs amicaux ne vous a vu vous imposer que contre des équipes de second rang, comme l’Arménie et le Qatar. Mais gare, on se souvient que dans le groupe qualificatif dans lequel avait été versée la France, qui disputait les matchs sans qu’ils ne comptent, vous êtes les seuls à avoir battu les Bleus.

Lion

Plus royaliste que le roi, vous aimez marquer votre territoire sur des kilomètres à la ronde : une victoire ne vous suffit pas, il vous faut écraser votre adversaire, et griffer ses filets jusqu’à ce qu’il ait reconnu votre ample supériorité.

Vous êtes la Pologne, meilleure différence de but des éliminatoires avec 33 pions marqués pour 10 encaissés, dans un groupe qui comprenait pourtant les champions du monde allemands. Gibraltar (0-7 et 1-8), la Géorgie (deux fois 0-4), mais aussi l’Islande (2-4) et la Finlande (0-5) en amical sont encore en train de recoudre leurs filets.

Vierge

Tout en flegme et en maîtrise, vous excellez à calmer les ardeurs, endormir les spectateurs, faire courir votre interlocuteur et l’épuiser sans jamais avoir donné l’impression de vous y êtes intéressé. Votre défense est impénétrable, et vos filets, le plus souvent inviolés.

Vous êtes l’Espagne, et son tiki-taka hypnotique qui consiste à faire tourner le ballon indéfiniment, confisquant à votre adversaire jusqu’à l’idée de vous disputer le cuir. Trois buts encaissés en éliminatoires et 2 en matchs préparatoires, soit une moyenne de 0,4 but encaissé par match : vous êtes de loin la meilleure défense des prétendants au titre.

Balance

Vous êtes bons en tout, avec un style raffiné, des joueurs élégants et un sens du jeu reconnu. Seul hic : on vous reproche d’être un peu trop effacé, et en dehors des observateurs, nombreux sont ceux qui ne suspectent pas vos talents.

Vous êtes la Belgique, la moins connue des équipes favorites, ou la meilleure des outsiders, c’est selon. Mais votre première place au classement mondial de la FIFA en avril dernier atteste de vos qualités objectives. Avec des individualités comme Eden Hazar, Kevin de Bruyne ou encore le gardien Thibaut Courtois, vous avez l’équipe pour enfin faire parler de vous.

Scorpion

Vous n’aimez pas la facilité, n’est-ce pas ? En vous sommeille un grand créatif, intuitif, imprévisible et dominateur, un artiste du ballon, mais qui n’a pas son pareil pour s’auto-tacler au moment où il semblait avoir fait le plus dur.

Vous êtes la France, ce pays aux talents jalousés de tous, mais qui cumule les buts contre son camp depuis des semaines. Contrôles antidopage positifs (Sakho), blessures (Varane, Diarra), feuilleton médiatico-judiciaires (l’affaire Benzema-Valbuena), polémique sur l’identité nationale (Cantona-Benzema-Debouzze)… Ce que vous aimez avant tout, ce n’est pas le football, c’est la difficulté.

Sagittaire

On vous dit charismatique, entreprenant, magnétique, extraverti, le genre de personnes autour desquelles la foule s’arrête pour attendre l’inattendu. Vous ne faites pas le spectacle, vous êtes le spectacle.

Vous êtes Zlatan Ibrahimovic, et avec les dix satellites à maillot jaune qui orbitent autour de vous, les amateurs de football vous appellent « le système solaire », et les astrologues « la Suède », à moins que ce ne soit l’inverse. Vos statistiques collectives sont tout à fait moyennes (1,4 but marqué en moyenne contre 0,9 encaissé). Mais peu de spectateurs se soucient du score : ils veulent juste vous voir marquer un nouveau retourné acrobatique lobbé de 40 mètres, parce que vous n’existez que pour ça.

Capricorne

On vous dit lent, calculateur, rationnel, une sorte d’antiesthète aussi décrié qu’admiré. Dans l’animalerie de l’horoscope, vous n’êtes pas le lion flamboyant, mais son double obscur, celui qui avance dans l’ombre, mais progresse à chaque pas, pour gagner fût-ce sur la plus petite des marges. Même 0,1 à 0, vous prenez.

Vous êtes l’Italie, et vous êtes tellement capricorne dans votre tête que vous avez inventé le catenaccio, ce système tactique ultradéfensif qui consiste à verrouiller le score dès que vous menez. Dont acte : vous avez terminé premier de votre poule en gagnant dix matchs sur dix, mais affichez une différence de buts de + 0,3, le second plus faible goal-average de tous les qualifiés. La hantise des bookmakers : que vous rencontriez la Hongrie, et que le match se termine sur un score négatif.

Verseau

Pour reprendre l’expression consacrée d’un désormais célèbre commentateur sportif, Serge Aurier, votre défense « prend l’eau ». Les vannes sont ouvertes, cela fuit de partout, le joint d’étanchéité a sauté, et le gardien ne suffit pas à tout éponger : bref, il pleut des buts dans votre propre cage.

Vous êtes la République tchèque, pire défense des 24 équipes qualifiées, et qui a fini première de son groupe après avoir encaissé 14 buts durant les éliminatoires, soit au moins un à chaque match. Ce qui ne vous a pas empêché d’en passer six à Malte en amical, parce qu’après tout, quand il y a un dégât des eaux, c’est toujours ceux du dessous qui prennent le plus. Ne riez pas, c’est votre premier match sans encaisser de buts depuis deux ans.

Poissons

Difficile de rugir quand on est dans un aquarium. On vous dit sensible, conciliant et pacifique, et impossible de vous le retirer : un ballon entre les pieds, vous semblez plus enclin à faire la passe à 20 avec votre adversaire qu’à essayer de lui marquer des buts – sait-on jamais, cela pourrait dégénérer en conflit.

Vous êtes la Hongrie, vous marquez en moyenne un but par match – plus faible attaque de tous les qualifiés –, et vous remportez en général vos matchs de 0,2 but d’écart – autant dire que vous faites plus souvent match nul que vous ne gagnez. Après deux matchs nuls contre la Côte d’Ivoire et la Croatie, vous avez remonté le moral à l’Allemagne en la laissant vous battre 0-2 samedi 4 juin. Vous êtes trop gentils.