Esther Aguirre, élève de terminale, se prépare pour l’entraînement, à Mont-de-Marsan. | IROZ GAIZKA / AFP

Comme prêt de 700 000 lycéens, Esther, 17 ans, et Julien, 19 ans, débutent cette semaine les épreuves écrites du bac 2016, mais ne sont « pas du tout stressés » : après trois ans d’études, la course d’obstacles n’a plus de secret pour ces élèves du bac professionnel « conduite et gestion de l’entreprise hippique » (CGEH). Sûrs de leur choix et de leurs connaissances, les deux jeunes sont assurés, au terme de leur formation spécifique dispensée dans seulement cinq écoles en France, de trouver un débouché dès leur diplôme en poche.

Esther Aguirre et Julien Coyer font partie de la troisième promotion de bacheliers qui sortira de l’Ecole des courses hippiques de l’Association de formation et d’action sociale des écuries de courses (Afasec) de Mont-de-Marsan (Landes), situé sur l’hippodrome de la ville. Cursus élaboré par les services du ministère de l’agriculture en collaboration avec les professionnels de la filière, notamment des entraîneurs de trot et de galop, le bac pro CGEH a été lancé à la rentrée 2011. Cette année, 106 jeunes au total passent l’épreuve dans les cinq écoles de l’Afasec.

Un contrat de travail à la clé

Pour Esther et Julien, l’examen fait figure de sprint final de leurs études : un contrat de travail les attend dès le 1er juillet au sein de l’écurie qui les a accueillis pour leur enseignement en milieu professionnel. « C’est un métier où l’offre d’emploi est supérieure à la demande », souligne la directrice de l’école, Florence Obiegly. Selon une étude interne, 86 % des diplômés ont trouvé un emploi ou ont décidé de continuer leurs études. Et même sans baccalauréat, ceux qui suivent un Certificat d’aptitude professionnel agricole (CAPA) « trouvent de la même façon un emploi », précise Florence Obiegly, indiquant que des places en 4e sont encore disponibles pour la rentrée prochaine.

Avec plus de 700 000 licenciés, l’équitation arrive en troisième position derrière le football (1,9 million) et le tennis (1,1 million) – en revanche, pour ce qui est des activités physiques et sportives, elle arrive loin derrière des pratiques telles que la marche, la natation, le vélo, le footing ou même la musculation... Côté compétition, la France est au 5e rang mondial au classement des montants engagés dans les courses hippiques, derrière le Japon, l’Australie, le Royaume-Uni et Hongkong.

Une filière aux nombreux débouchés

La compétition, c’est la voie que pistent Julien et Esther : tous deux souhaitent devenir jockeys professionnels. Rentrée en classe de 4e à l’Afasec, Esther dit avoir toujours cherché à « aller encore plus vite » sur le cheval, « à avoir plus d’adrénaline ». Elle se destine à la course sur le plat, Julien à la course d’obstacles. Selon eux, « la passion » est essentielle pour ce métier, « dur physiquement ». « Il faut avoir la gnaque, être passionné, avoir du mental, ne pas avoir de problème avec l’autorité et accepter les critiques pour progresser », égrènent-ils.

« Tous ne seront pas crack-jockey, comme partout, il y a peu d’élus », tempère Pascale Papon, chef de projet au sein de l’établissement, soulignant toutefois les « nombreux débouchés » dans le monde des courses hippiques, « de cavalier d’entraînement à garçon de voyage, en passant par assistant entraîneur ». Mais « que vous sachiez ou pas monter à cheval on s’en fiche », dit-elle, expliquant que 50 % des candidats à la formation sont retenus. « Ce qu’on va juger c’est la ténacité, la motivation, l’énergie. Ce n’est pas une filière réservée à des nantis qui ont déjà eu des cours d’équitation », insiste-t-elle. Les droits d’inscription sont de 2 570 euros par an, avec possibilité de bourses d’études.