Dans une rue de Villeneuve Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, le 3 juin. | CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

Si la situation semble se stabiliser en région parisienne, les inondations menacent désormais la Seine-Maritime et l’Eure. Vigicrues a placé en vigilance rouge ces deux départements de la Normandie et plus particulièrement toute la partie de la Seine s’étendant de Poses (Eure), à une trentaine de kilomètres au sud de Rouen, jusqu’à l’estuaire.

Placé en vigilance rouge « à titre de précaution », ce secteur devait être touché dans la nuit par la « concomitance de débits très importants » du fleuve et de forts coefficients de marée.

Les débordements les plus importants sont attendus en amont de Rouen, plus particulièrement dans le secteur d’Elbeuf. La circulation y est déjà interdite sur certains axes de bord de Seine, à Freneuse et à Tourville-la-Rivière. D’autres débordements pourraient se produire à Rouen même et dans le secteur de La Bouille, juste en aval de la capitale normande, où la Seine frôlait samedi soir les quais bas, charriant des branches d’arbres, mais ne débordait pas.

Dans l’Eure, « il y a quelques parkings inondés ainsi que des terrains de sport et des chemins de halage mais aucune évacuation d’habitants n’a eu lieu », a annoncé la préfecture.

Quatre morts, 24 blessés

A Paris, le pire semble passé, alors que la montée continue des eaux brunâtres jusqu’à 6,10 m avait suscité l’inquiétude, la Seine a confirmé dans la nuit de samedi à dimanche sa décrue descendant sous les six mètres, à 5,85 m à 3 heures. Depuis son pic, la Seine est régulièrement redescendue. Il s’agit de la plus forte crue depuis 1982 (6,18 m), très loin cependant de la fameuse crue de 1910 (8,62 m).

Météo-France prévoit pour dimanche encore des pluies sur une grande partie du pays. Depuis le début des intempéries le week-end dernier, quatre morts et 24 blessés sont à déplorer, a précisé samedi premier ministre, Manuel Valls. L’origine de la mort d’une des quatre victimes déjà recensées, une octogénaire, reste toutefois incertaine.

François Hollande a qualifié la crue de « vraie catastrophe », lors d’un déplacement dans la ville inondée de Romorantin (Loir-et-Cher). Dès mercredi, l’état de catastrophe naturelle sera reconnu lors du conseil des ministres. Au total, dans les régions concernées, 20 000 personnes ont été évacuées, a ajouté Manuel Valls.

Quinze départements toujours en vigilance orange

Outre l’Eure et la Seine-Maritime en vigilance rouge, 15 départements sont en vigilance orange aux inondations, en Ile-de-France, en Lorraine et dans la région Centre. La vigilance aux orages a été levée dans cinq départements de l’Est et dans le Var.

Du côté des transports franciliens, les perturbations demeurent d’actualité. La RATP, qui avait déclenché vendredi son plan de prévention, garde fermées à titre préventif deux stations de métro et une gare RER proches du fleuve.

Pour la SNCF, qui a trois de ses lignes partiellement coupées en Ile-de-France, le retour à « un trafic normal n’est pas attendu avant la deuxième partie de la semaine prochaine », selon son président Guillaume Pepy.

En déplacement dans un quartier inondé de Crosne (Essonne), Manuel Valls a d’ailleurs appelé à l’arrêt « le plus vite possible » du mouvement de grève à la SNCF, pour lui « totalement incompréhensible » dans le contexte des intempéries.

Sur l’A10, les véhicules bloqués par les inondations commenceront à être évacués au plus tôt dimanche, selon le concessionnaire Cofiroute (Vinci). Environ 200 voitures et 100 poids lourds sont bloqués entre deux nappes d’eau qui ont recouvert à l’autoroute entre les points kilométriques 86 et 93. Pour les évacuer, le groupe de BTP Vinci, maison mère de Cofiroute, est en train d’assécher un canal d’environ 800 mètres de long, construit avec 3 000 sacs de gravats.