Le nouveau ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman, et le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, lors d’une conférence de presse, à la Knesset, le 30 mai. | RONEN ZVULUN / REUTERS

L’ultranationaliste Avigdor Lieberman a été investi lundi 30 mai par le Parlement israélien comme ministre de la défense, un poste où il supervisera l’action dans les territoires palestiniens et où il a promis de se montrer « raisonnable » après des années de rhétorique agressive. Avec l’entrée de M. Lieberman, ce gouvernement est le plus à droite de l’histoire d’Israël selon les commentateurs.

La nomination du chef du parti d’extrême droite Israël Beitenou (« Israël notre maison »), et celle de Sofa Landver – membre de la même formation – au poste de ministre de l’intégration, a été approuvée par 55 voix contre 43 et une abstention, les 21 autres députés étant absents lors du vote.

Une coalition renforcée au Parlement

Après presque deux semaines de tractations et de revirements, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a donc réussi, en intégrant Israël Beitenou dans la coalition gouvernementale, à porter de 61 à 66 voix la majorité ténue dont il dispose au Parlement (120 sièges).

M. Lieberman, malgré son manque d’expérience militaire, remplace donc à la défense Moshé Yaalon, considéré en Israël comme un avocat de la retenue envers les Palestiniens, qui vient de démissionner avec fracas. Connu pour ses diatribes anti-arabes et son populisme belliqueux, il se retrouve en position de numéro deux du gouvernement, avec une voix prépondérante sur le déclenchement des guerres, le conflit israélo-palestinien et l’administration des territoires occupés.

Avant ses négociations avec M. Nétanyahou, il accusait notamment le gouvernement de manquer de fermeté face aux attaques palestiniennes et lui reprochait de ne pas construire dans les colonies de Cisjordanie occupée.

Le premier ministre s’est voulu rassurant lundi, assurant que le retour de celui qui fut son mentor puis son ministre des affaires étrangères (2009-2012, 2013-2015) ne changerait pas les orientations gouvernementales.

L’Autorité palestinienne a dit voir dans le gouvernement israélien en gestation « une vraie menace d’instabilité et d’extrémisme dans la région ».