MSF a lancé une série de vidéos courtes, « Johnny, chasseur de migrants », pour dénoncer les politiques migratoires européennes.

Si vous avez détesté la politique migratoire européenne, vous adorerez la campagne de Médecins sans frontières (MSF). L’ONG lance, lundi 20 juin, une série en ligne « destinée à mobiliser l’opinion publique contre les politiques migratoires européennes qui mettent en danger les populations venues se réfugier en Europe », insiste l’organisation de médecins.

« Johnny Hunter : chasseur de migrants » est une websérie en six épisodes drôles et trash qui met en scène « l’absurdité et les contradictions des politiques actuelles ». Les épisodes, dont le premier est diffusé lundi et dont la suite sera lentement distillée jusqu’au 7 juillet, traiteront des naufrages en Méditerranée, du délit de solidarité, de la multiplication des camps et des murs, et des conditions de survie de populations condamnées à la clandestinité et à la précarité.

MSF invite les internautes à relayer ces films et à faire savoir à François Hollande, par Twitter, « qu’ils refusent les politiques migratoires de l’Europe qui brutalisent et refoulent les populations condamnées à l’exil ». Le hashtag #JeNeSuisPasJohnny a été créé pour l’occasion.

Superhéros

Vous vous demandez qui est Johnny ? En fait, c’est la vedette de cette série, dont le nom exact est Johnny Hunter (« chasseur »). Né d’une coopération entre MSF et la maison de production Et Bim, ce personnage caricature les politiques européennes.

Dans le premier épisode, accompagné de Marco, Kowalski et Kyle, le superhéros tente « par tous les moyens », puisque c’est sa mission, de protéger les frontières. Il n’est pas dit que Frontex, l’agence européenne qui protège les frontières extérieures de l’Europe est directement visée, mais un faisceau d’indices assez importants plaide en ce sens.

Pour dépasser la provocation, MSF propose pour chaque film un minisite riche en informations sur le thème abordé. Dans le premier, Franck Esnée, responsable des migrants dans l’organisation, raconte Calais et sa « jungle » ; il y analyse la politique menée par le ministère de l’intérieur dans ce lieu, et ses conséquences. D’autres témoignages viennent compléter son regard.

MSF lance cette campagne quelques jours après avoir renoncé à tout financement venant des institutions ou des pays européens. L’ONG est à 92 % financée par des donateurs individuels.