Hommage aux disparus du vol MS804 d’Egyptair, au Caire, le 26 mai 2016. | KHALED DESOUKI / AFP

La commisssion d’enquête égyptienne a annoncé vendredi 27 mars avoir repêché la deuxième boîte noire de l’Airbus A320 d’Egyptair qui s’est abîmé en Méditerranée le 19 mai, avec 66 personnes à bord dont 15 Français. La veille, c’est la première boîte noire qui avait été remontée à la surface. Pour la commission c’est une grande victoire et un vrai soulagement : les deux boîtes noires devaient cesser d’émettre à partir du 24 juin.

Le Flight Data Recorder (FDR), repêché ce jour, mémorise tous les paramètres du vol sur vingt-cinq heures. Il « a été repêché en plusieurs morceaux » mais les équipes de recherches affirment avoir pu récupérer « la partie la plus importante, qui contient la mémoire de l’appareil ». La veille c’est la Cockpit Voice Recorder (CVR), qui enregistre tous les sons, et pas seulement les voix, à l’intérieur du cockpit, qu’avait récupéré les enquêteurs. Elle peut contenir jusqu’à deux heures d’enregistrement.

Au terme de près d’un mois de recherches, la commission d’enquête égyptienne a annoncé, jeudi 16 juin, avoir récupéré une des deux boîtes noires Elle contient l’enregistrement des sons à l’intérieur du cockpit. Selon l’équipe de recherche, l’appareil « a été retrouvé en morceaux ». Toutefois, ont fait savoir les autorités égyptiennes, elles ont pu « récupérer la partie qui contient la mémoire de l’appareil et qui est la partie la plus importante de l’enregistreur », où se trouvent notamment les conversations entre le commandant de bord et son copilote.

Cette découverte fait suite à la localisation de morceaux de la carlingue. Mercredi 15 juin, un robot sous-marin avait photographié des débris au large des côtes égyptiennes. Des morceaux seraient éparpillés sur plusieurs sites. « Il ne s’agit pour l’heure que de petits fragments de l’appareil, que le robot a repérés hier soir dans son opération de ratissage qu’il mène jour et nuit », a indiqué, sous couvert d’anonymat, une source proche de l’enquête. Ils reposeraient par 3 000 mètres de fond à 290 kilomètres des côtes entre la Crête et l’Egypte. Pour l’heure, « les premières photos des débris » prises par le robot « ne permettent pas d’établir un quelconque scénario de l’accident ».

La récupération de l’enregistreur des voix et des sons est une avancée majeure pour la compréhension des causes de l’accident. Les enquêteurs vont pouvoir écouter les échanges entre les deux pilotes jusqu’au crash. S’il y a eu une explosion avant la disparition de l’appareil, ils pourraient aussi l’entendre. Le vol MS 804 d’Egyptair, qui avait décollé de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle le 16 mai peu après 23 heures, avait brusquement disparu des écrans radars alors qu’il venait d’entrer dans l’espace aérien égyptien. Dans les jours qui avaient suivi, les autorités, notamment égyptiennes, avaient semblé privilégier la thèse de l’attentat. Avant qu’on perde sa trace, l’avion volait à une altitude de 37 000 pieds (un peu plus de 11 kilomètres) et se trouvait entre 48 et 64 kilomètres des côtes égyptiennes.