De violents orages de grêle se sont abattus vendredi en Charente et dans l’Yonne, endommageant notamment les meilleurs crus du vignoble du Cognac et touchant à nouveau une partie des vignes du Chablis.

Si l’orage, qui a débuté vers 17 heures, n’a pas fait de blessés en Charente, la vigne a, elle, fortement souffert. Passant sur la ville de Cognac, l’orage de grêle, recouvrant par endroits le sol d’un tapis blanc, s’est abattu notamment sur les crus de Grande Champagne, d’où proviennent les eaux-de-vie les plus fines, ainsi que sur les crus de Petite Champagne, des Borderies et des Fins Bois.

« Les dégâts semblent assez importants, sans doute des milliers d’hectares, mais il est trop tôt pour avoir un descriptif plus précis », a indiqué la directrice du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), Catherine Lepage, qui s’est rendue sur place. « La zone touchée est autour de Châteaubernard, Jonzac et Bourg-Charente. Autour de Châteaubernard c’est du hachage, même les tiges » des ceps de vigne « sont cassées », a-t-elle indiqué.

« Très gros dégâts » dans le Chablis

Un orage de grêle a également touché une partie du vignoble chablisien, dans l’Yonne, qui avait déjà connu de la grêle et même du gel au début du printemps. « Une partie sud du Chablis (Courgis, Préhy, Chichée) et des vins de l’Auxerrois (Saint-Bris-le-Vineux, Irancy) ont eu de la grêle. Il y a de très, très gros dégâts. De la même intensité qu’il y a quinze jours sauf que là, la grêle est tombée sur d’autres parties du vignoble », a rapporté Frédéric Gueguen, président de l’appellation des producteurs de chablis.

Le 13 mai, c’était la zone nord du vignoble qui était touchée par la grêle, avec 400 hectares concernés, soit environ 10 % du vignoble. Fin avril, le gel sévissait, frappant 20 % des vignes. Une rencontre avec le préfet était justement prévue mardi sur ces deux premiers épisodes. « Nous allons mettre toute notre énergie pour obtenir la reconnaissance de la catastrophe naturelle », a ajouté le président de l’appellation.